En 1998, Roy Pitkin, avait montré, lors d'un congrès sur le peer review, que les abstracts des essais randomisés ne reflétaient pas le contenu des articles. Sa conclusion était : "Defects in abstracts, particularly inconsistencies between abstract and body and the presentation of data in abstract but not in body, occur frequently. Specific instructions to authors who are revising their manuscripts are ineffective in lowering this rate. Journals should include in their editing processes specific and detailed attention to abstracts."
En 2008, des lignes directrices spécifiques pour les résumés des essais randomisés ont été publiées (CONSORT Abstract). Vous pouvez télécharger la checklist. La plupart des revues prestigieuses ont suggéré de les respecter.
Est-ce que les abstracts des essais randomisés (souvent le seul élément lu) sont maintenant de meilleure qualité ? NON. Ceci a été montré pour 3 revues prestigieuses de cardiologie dans un bon article de mai 2019 : "Assessing the quality of abstracts in randomized controlled trials published in high impact cardiovascular journals". Les 3 revues sont Circulation, JACC et European Heart Journal, avec des facteurs d'impact dans les 18, et les 478 articles analysés de 2011 à 2017. Dans le tableau 2, vous avez les items de CONSORT et les observations par revue, et pour toutes les revues.
La discussion est intéressante : est-ce que limiter la longueur des abstracts est judicieux ? Ces 3 revues publient des RCT d'origines différentes : USA pour Circulation, Europe pour EHJ, Asie pour le JACC.
Mes remerciements au dernier auteur Richard A Krasuki et à Pierre Biron.
3 commentaires
Le résumé est en effet souvent déconnecté de la réalité de la publication, glosant plutôt sur le centre d’intérêt des auteurs que sur le travail réellement effectué, et exprimant parfois leurs souhaits comme s’il s’agissait de résultats.
En médecine il arrive notamment qu’on ne parvienne pas à identifier quelle est exactement la population étudiée ; ou que le protocole expérimental soit incompréhensible.
Surtout, les titres des publications sont volontiers confus, et bien trop souvent trompeurs en évoquant des hypothèses comme si l’étude les confirmait alors qu’elle les réfute, ou bien en faisant état de conclusions abusives (par exemple des possibilités d’applications humaines à propos d’une expérimentation préclinique).
Ajoutez à cela :
Level and Prevalence of Spin in Published Cardiovascular Randomized Clinical Trial Reports With Statistically Nonsignificant Primary Outcomes
A Systematic Review
https://tinyurl.com/yylmmmvq
Merci pour les commentaires… et bien sûr les spin sont nombreux : 30 des résumés auraient des spins ? Je vais lire cet article JAMA
Cdlmt