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Pas nouveau, mais il faudra décider un jour : doit-on criminaliser des méconduites en recherche ?

Points clés

Pas nouveau ce débat, mais pour l'instant, rien n'est fait. En 2014, j'avais analysé deux éditoriaux controversés du BMJ sur cette questions : faut-il criminaliser la fraude, voir les pratiques douteuses en recherche. Dans certains cas, je préfèrerai voir des policiers enquêter, des magistrats évaluer les cas, plutôt que des comités feutrés de certaines institutions….

Début 2020, 5 chercheurs de 4 pays ont publié dans Research Ethics un article d'opinion sur 12 pages : "Should research misconduct be criminalized?". Il y a des opinions intéressantes, bien que l'article soit 'léger' sur certains points. L'intérêt de cet Crimesarticle, c'est le panorama des rares pays qui ont des organisations pour mettre en place des recommandations, et ont des systèmes qui se chargent de l'intégrité scientifique. Si le Danemark a été pionnier, et les USA ont été capables de condamner des fraudeurs en science, le bilan des autres pays est maigre. En fait, régler les problèmes d'intégrité scientifique se fait au sein des institutions, avec des comités de déontologie, d'intégrité, etc…  Et certains préfèrent protéger l'institution plutôt que de prendre des mesures disciplinaires envers les fraudeurs.

Entre 1979 et 2015, d'après I Oransky, ce seraient 39 chercheurs de 7 pays qui ont été victimes de sanctions criminelles (dont 27 aux USA et 7 en CHine). La fraude, c'est FFP (Falsifaction, Falsification, Plagiat) et d'autres pratiques douteuses devraient être considérées comme très graves, considérant qu'environ 60 pratiques peuvent être qualifiées de douteuses. Parmi les 6 pays avec des organismes ayant des structures pouvant investigeur des cas, ils citent la France avec l'OFIS, et c'est une erreur car l'OFIS ne fait pas d'investigations comme ORI aux USA. L'article aurait pu être mieux écrit, car il cite 2 047 rétractations dans PubMed en 2012 (il a les données 2019), et 18 500 dans RetractionWatch en 2019. Les auteurs ne répondent pas clairement à la question !!!

Pour moi, A Wakefield est un criminel car ses publications sur un faux lien ROR Autisme ont contribué à la résurgence de la rougeole et à la réapparition de décès dus à la rougeole..   Pourtant, A Wakefield, avec sa nouvelle conquête presitigieuse, vit très bien aux USA ! Je sais que l'on me reproche de diffamer (voir commentaire du billet cité).

De même, J Boldt qui a déjà 100 rétractations est un vrai fraudeur. Une estimation anglaise a évoqué 300 morts par an dûs aux publications de Boldt… pourtant il va bien. Il a quitté l'Allemagne pour exercer la réanimation en Europe de l'Est. C'est un criminel.

Et les patients morts de Macchiarini pour des greffes de trachées farfelues ?

La moitié des chercheurs ayant fraudé poursuivent leur carrière !

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4 commentaires

  • Qu’il s’agisse a minima de situations qui pourraient être délictuelles dans la Loi ne devrait même pas faire débat.
    Lorsqu’il s’agit de fonds publics, toute analogie avec n’importe quel autre agent fonctionnaire permettrait de conclure aisément.
    Un juge qui arrangerait ses conclusions pour améliorer ses métriques d’évaluation de carrière? Un policier qui réécrirait ses interrogatoires en fonction de la thèse qu’il voudrait démontrer pour servir des intérêts qui lui sont proches? Un administrateur territorial qui magouillerait son fichier Excel pour faire gagner un appel d’offre à un copain?
    Quant à la criminalisation, certains cas en sciences de la vie (qu’il faut alors bien connaître) mériteraient probablement d’aller dans ce sens. Pour tout le reste, ne tournons plus autour du pot, les chercheurs sont quasi-systématiquement très conscients de leurs petits arrangements et des bénéfices qu’ils en tirent. Cela ne dit pas que la formation n’a aucun rôle à jouer, mais les chercheurs titulaires ne sont pas supposés ignorer les bases de l’intégrité scientifique, ou alors cela signifierait que le système connaît de graves failles dans son recrutement!
    Oui mais voilà, le ton quasi général semble être une gentille déresponsabilisation des chercheurs. Pour tous ceux qui veulent être vertueux, il est vrai que l’hyper-compétition et l’entreprenariat de soi-même ont créé un système pousse-au-crime auquel il est difficile d’échapper à qui veut continuer à travailler.
    Mais à ce rythme, la recherche risque de se faire démolir aux yeux de la société s’il devient apparent qu’en parallèle d’un assez légitime droit à l’erreur (oups.gouv.fr????) on a surtout mis en place les conditions structurelles permettant aux non vertueux et aux faibles de tricher et de monter les échelons tranquilles, ou encore de faire de la sélection naturelle de mauvaise science (https://royalsocietypublishing.org/doi/full/10.1098/rsos.160384). Est-il utile ici de rappeler qu’on peut être Ministre de la Recherche, avoir un article retracté à la demande de plusieurs de ses co-auteurs, et ne même pas communiquer dessus ? Dans les mots de l’indispensable Sylvestre Huet (https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/09/19/retracter-un-article-scientifique-a-du-bon/) :
    « A l’inverse, lorsqu’un article n’est rétracté qu’à la demande d’une partie des co-auteurs, ou de la direction de la revue, ou par l’institution qui emploie le ou les scientifiques fautifs, ce n’est pas un bon signe. C’est par exemple le cas de cet article de 2003 dont la ministre de la recherche est co-auteur, récemment rétracté à la demande de quatre des huit auteurs, mais dont la notice de rétractation affirme que Frédérique Vidal «n’a pas pu être contactée». Si vraiment personne n’a l’adresse du ministère chargé de la recherche, je peux la fournir… »

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