Frontiers, éditeur de revues scientifiques vient de publier son rapport annuel 2019, et quelques points nous surprennent. Les chiffres mis en avant : "With more than 135,000 published articles, 700 million views and downloads and 1.3 million citations, Frontiers is now the 5th most-cited publisher among the 20 largest publishers."
Mais regardons quelques points de ce rapport 2019 :
- les éditeurs les plus cités sont dans l'ordre : American Chemical Society, Royal Society of Chemistry, American Physical Society, Oxford University Press, Frontiers, Elsevier, MDPI, PLOS, WIley IEEE, Springer Nature, etc….
- Frontiers a publié 33 000 articles en 2019 ; taux d'acceptation moyen de 60 % avec des variations selon les revues ;
- 79 revues en Open Access ;
- La liste des institutions qui ont le plus d'auteurs et rédacteurs travaillant avec Frontiers est surprenante : 1) University of California System, 2) CNRS, 3) Chinese Academy of Sciences, 4) INSERM, 5) Harvard University, 6) University of Texas System, 7) Helmholtz-Gemeinschaft Deutscher Forschung, 9) State University System of Florida, 10) NIH… De très grandes universités anglaises, américaines n'apparaissent pas dans cette liste !!!!
Il y a beaucoup de chiffres dans ce rapport : facteurs d'impact des revues Frontiers, classement de ces revues selon divers indicateurs, MAIS MAIS MAIS : Aucune données financières. Frontiers est un éditeur privé et ses résultats ne sont pas publiés !! Surprenant quand les APCs (Article Processing Charges) sont d'au moins 2 000 € par article… chez un éditeur qui accepte 60 % des articles, comme les mégarevues…. Pour Frontiers, le chiffre d'affaire est au minimum de 33 000 x 2 000 €
Les profits de Frontiers sont probablement élevés… et les français parmi les premiers contributeurs ! Je préfère les revues des sociétés savantes, en partenariat ou non avec des éditeurs établis, dont les taux d'acceptation varient entre 20 et 40 %. Les appels d'organismes français, comme le CIRAD, pour éviter cet éditeur sont vraiment bienvenus…. CNRS et INSERM devraient se questionner….
Trop de chercheurs sont des aveugles : arrêtons de nous opposer aux éditeurs qui publient leurs chiffres pour se précipiter ces des éditeurs complaisants qui acceptent les articles…. Frontiers éjecte les comités de rédaction peu complaisants !
Frontiers a été fondé en 2007 à Lausanne et était classé parmi les prédateurs par J Beall……. notamment par des usages agressifs de spams qui semblent avoir été abandonnés…