La revue 'Asian Journal of Medicine and Health' est une revue prédatrice qui participe aux salons des articles refusés. C'est une revue prédatrice, c'est une certitude, car certains semblent douter…
C'était probablement la seule possibilité pour publier ce genre d'article car lee reviewers auraient demandé des éclaircisseements… sur quelques points. Et je passe sur le partage des données sources… C'est la stratégie du Collectif Laissons les Médecins Prescrire qui a eu des croyances car azithromycine et hydroxychloroquine seraient efficace contre la COVID-19. Je passe sur le niveau de science que d'autres que moi ont commenté… surtout quand de nombreuses études bien faites n'ont pas montré d'efficacité de cette potion.
J'ai volé l'image de l'article ci-contre (merci à Tipunch sur Twitter) qui montre l'article qui est en accès libre et a pour titre 'Azithromycin and Hydroxychloroquine Accelerate Recovery of Outpatients with Mild/Moderate COVID-19'
Combien ont payé les auteurs pour publier dans cette revue prédatrice ? Probablement pas les 500 $ annoncés car les rabais sont pratique courante.
Les auteurs signent du Collectif Laissons les Médecins Prescrire sauf un dont l'affiliation pourrait faire croire que des institutions sont complices : Département de Santé Publique, Institut Pierre-Louis de Santé Publique (INSERM UMR S 1136, EPAR Team), Sorbonne Université, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Hôpital Tenon, 75020 Paris, France.
La première auteure (V Guérin) a eu les honneurs des télés invitant des pseudo-experts n'ayant rien à dire, mais la dernière auteure (M Wonner) nous inquiète car elle est médecin psychiatre et députée de la République française. Je n'ose pas imaginer que des députés puissent cautionner le business mafieux des revues prédatrices… inquiétant pour la démocratie. L'OPECST (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) devrait mieux se pencher sur l'intégrité scientifique et sur ce phénomène grave pour la science que sont les éditeurs prédateurs. Son vice-président est un chercheur, Cédric Villani, très sensible à l'intégrité scientifique.
Il y a 6 commentaires sur PubPeer !! PubPeer est destiné à commenter les articles dans des revues légitimes… Il ne faut pas perdre son temps avec ces commentaires. Corrigé le 22 juillet car j'ai fait une erreur (merci au lecteur qui a remarqué)
Des revues prédatrices pratiquent le peer-review, car certaines essayent de copier les bonnes pratiques. Elles font croire que c'est du peer-review. Cet article a eu deux rédacteurs (editors) et deux relecteurs (reviewers). Regardons les avis de ces quatre experts puisque l'article dit qu'ils sont accessibles sur un lien hypertexte qui nous dirige sur une page où ces avis n'existent pas.
Les rédacteurs sont
John K. Triantafillidis, qui travaille dans deux pays (Roumanie et Grèce) et dont l'affiliation est ' Associated Professor "Gr. T. Popa" University of Medicine and Pharmacy, Iasi, Romania. Head, Department of Gastroenterology and Center for Inflammatory Bowel Disease,"Saint Panteleimon" General Hospital, Nicea, Greece '. Il publie des articles dans des revues prédatrices, comme le 'Journal of Microbial & Biochemical Technology'. Voici un de ses articles. Est-ce un gastroentérologue ? Peut-être ! Connait-il l'infectieux ? J'ai écrit à jktrian@gmail.com Pas encore de réponse
Darka Nosic, médecin militaire de l'Académie de Serbie (maladies infectieuses). Il est membre de plusieurs comités de rédaction de revues prédatrices, comme par exemple le 'Journal of Primary Health Care and General Practice'. Il a donc assuré la prise e charge de l'article et l'avis complet de lecture est accessible. Le voici : "The manuscript is very interesting and revised paper should be accepted". Je lui ai écrit sur darkonozic@hotmail.com. Pas encore de réponse. Il est aussi rédacteur en chef d'une revue asiatique de néphrologie !
Les deux relecteurs / reviewers sont :
Malangori Abdulgani Parande, un indien (Byramjee Jeejeebhoy Government Medical College) qui a aussi publié des articles dans des revues prédatrices, par exemple sur la tuberculose en 2017 dans le Journal of Family Medicine and Primary Care ! Cet article d'une revue prédatrice est entré dans PubMed par la voie de PMC !!! Il a aussi publié dans MAMC Journal of Medical Sciences… Ces deux revues sont dans le groupe prédateur MedKnow. Il a publié en 2016 dans International Journal of Health Sciences and Research ! Je n'ai pas son adresse email pour accéder à son avis de lecture !
Une relectrice Olga Rukhmakova, National University of Pharmacy, Ukraine qui a aussi un CV dans les revues prédatrices, comme par exemple cet article intitulé "The development and identification and quantitative definition methodic of active substances of the ointment Allergolic' dans le Research Journal of Pharmacy and Technology. Cette revue est indienne, avec un comité de rédaction local. Elle a d'autres articles dans des revues prédatrices. Son email est rukhmakovaolga@gmail.com Pas encore de réponse.
Le rédacteur en chef est un italien : Giuseppe Murdaca d'un département de médecine interne de Gènes. Il est sur plusieurs comités de rédactions de revues prédatrices, dont le Journal of Clinical Research, publié par Hilaris (anciennement chez OMICS). Sur ce comité, il y a un strasbourgeois, Emmanuel Andres (je lui suggère de faire enlever son nom de ce comité). Son email est giuseppe.murdaca@hsanmartino.it Pas encore de réponse.
QUE FAIRE ?
- Il faut retirer cet article de cette revue prédatrice. Si les auteurs demandent, menacent, ils peuvent y arriver. Il faut le soumettre à une revue légitime pour qu'il soit correctement reviewé. C'est aux auteurs de réparer leur erreur.
- Les institutions doivent agir sur les auteurs, particulièrement sur l'auteur qui engage par son affiliation l'Inserm, l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris et Sorbonne Université. Soit les responsables s'expriment clairement soit leur silence est un consentement. Que font les responsables de l'IPLESP qui est une organisation exceptionnelle avec des chercheurs de qualité… et une brebis galeuse… AMBIANCE
- Le plus grave, c'est la caution avec le nom d'une député. Si nos politiques ne font rien pour développer l'intégrité scientfique…et lutter contre les revues prédatrices, où va-t-on ?
- Relire toutes les recommandations qui avertissent sur le fléau des revues prédatrices.
- Tout ce petit monde des chercheurs qui utilisent les revues prédatrices est pitoyable ! Voici tous mes billets sur ces revues prédatrices dont certaines ont surfé sur la COVID-19. Si l'on ne fait rien, c'est l'entreprise recherche qui sera en péril…
Note du 30 juillet 2020 : je n'ai eu aucune réponse à mes demandes du 20 juillet (j'ai relancé), mais entre temps les avis de lecture de cet article ont été mis en ligne : médiocrité incroyable pour faire croire à un peer-review !
5 commentaires
Bonjour,
Les lois générales connaissant des exceptions,il m’importe de soumettre à votre expertise la question suivante : parmi les trop nombreux articles parus dans les revues prédatrices, s’en est-il trouvés qui, ultérieurement, auraient vu leurs résultats, interprétations…reconnus par la « communauté scientifique » ?
Cordialement.
Bonjour,
votre interrogation est très légitime, et je ne sais pas répondre. Je ne connais pas d’étude apportant des arguments. Il existe probablement des articles ‘corrects’ dans des revues prédatrices, mais pas de ‘grands articles’.
Parmi ceux qui soumettent des manuscrits à des revues prédatrices, il y a des auteurs ayant été refusés par d’autres revues.
Cdlmt
Merci de votre réponse.
Bonjour
merci Hervé d’insister un peu plus sur cette catastrophe annoncée liée aux revues prédatrices.
Une histoire vécue récemment : une de mes doctorantes lorsqu’elle a envoyé son article à une revue de gériatrie s’est trompée car les revues prédatrices ont souvent des libellés qui ressemblent aux revues scientifiques, je n’y avais pas fait attention mais je m’en suis doutée lorsque j’ai vu les remarques des 2 reviewers, un reviewer apportait un commentaire de l’article en trois phrases sans demander vraiment de modification et l’autre avait manifestement fait un copier-collé d’une revue d’un autre article car ses commentaires n’avaient rien à voir avec l’article soumis par ma doctorante. Nous avons donc tout de suite retiré cet article mais je voulais vous donner un exemple de ces « peer reviews »totalement bidon qui servent seulement à dire qu’ils sont « peer reviewed » et attirer+++ l’attention des doctorants et de leurs directeurs de thèse car ces revues sont maintenant très nombreuses, très pro-actives et les jeunes qui ne connaissent pas bien le processus peuvent se faire abuser.
Bonjour Anne-Marie,
merci pour ce commentaire avec exemple !! Très fréquent.
Ce qui est inquiétant, c’est que certains qui se sont fait prendre ne veulent en aucun cas reconnaître qu’il s’agit d’une revue prédatrice… Ils utilisent des arguments pour montrer que je n’y connais rien. Dangereux
Cdlmt