Le Journal of Academic Ethics a publié les réflexions de deux historiens hollandais en janvier 2021. Cet article en accès libre a pour titre : ‘ Systemic explanations of scientific misconduct: provoked by spectacular cases of norm violation? ‘. Ces chercheurs ont analysé deux cas de fraude en Hollande : René Diekstra, chercheur prestigieux en psychologie clinique dans les années 1990, responsable de nombreux plagiats ; Dederick Stapel, chercheur prestigieux en psychologie sociale dans les années 2010, qui a inventé et falsifié des données. Les deux cas ont été complexes et le grand public a été très informé.
Les théories proposées sont que l’appréciation des fraudes en recherche a beaucoup changé en une vingtaine d’années :
- dans les années 1990, la fraude était expliquée par la personnalité du chercheur (bad apples) ; il était accusé et certains de ses collègues le défendaient ; dans le cas de René Diekstra, certains expliquaient que le plagiat n’était pas grave, etc….
- depuis les années 2010, la fraude est expliquée par l’environnement, un échec institutionnel, et une crise structurelle (bad barrels, bad systems) avec la pression pour publier, la culture de compétition, etc….
Les discussions dans cet article évoquent des hypothèses pour expliquer ces changements de comportement entre ces deux chercheurs : ils n’étaient pas exactement dans le même domaine de recherche ; D Stapel a violé des normes en falsifiant des données contrairement à R Diekstra qui n’a pas créé de nouvelles connaissances ; D Stapel avait beaucoup de financements, besoin de trouver le l’argent contrairement à R Diekstra ; les explications de dérives d’un système sont une observation dans tous les pays.
La Hollande a beaucoup avancé dans le développement de l’intégrité scientifique. Est-ce le résultat de grands scandales, car il y a eu les cas médiatisés de Don Poldermans, Dirk Smeesters, Mart Bax, et Peter Nijkamp.
