Les prises de position de Richard Smith, ancien rédacteur en chef du BMJ, nous questionnent en général. Dans The Bmjopinion, l’un des blogs du BMJ, le 1 février 2021, Richard appelle à une rébellion des relecteurs en proposant de refuser les sollicitations des revues pour relire des manuscrits avant décision éditoriale (peer-review). Il vient de passer 6 heures pour relire et commenter deux bons manuscrits qui auraient pu être publiés sans relecture…. Son avis était demandé sous 7 jours, et il a répondu en 10 jours pour l’un, 15 jours pour l’autre avant de se battre avec les sites en ligne pour télécharger ses avis. Un collègue lui conseillait de ne pas relire d’articles car les chercheurs sont payés pour faire de la recherche !
Depuis longtemps, Richard critique le système du peer review avant publication. Selon ses hypothèses, ce travail aurait dû être rémunéré en 750 et 2625 £. En 2010, il en avait listé les avantages et inconvénients : Il n’existe pratiquement aucune preuve de l’efficacité de l’examen par les pairs, mais des preuves substantielles montrent qu’il est lent, coûteux, peu efficace pour détecter les erreurs, qu’il s’agit essentiellement d’une loterie, qu’il est sujet à la partialité et aux abus, qu’il ne peut pas se prémunir contre la fraude et qu’il est anti-novateur en ce sens qu’il tend à rejeter les recherches véritablement originales. Si c’était un médicament, dit-on, il ne serait jamais approuvé.
Richard suggère de ne relire que des articles visibles par tous, et que les avis de lecture soient aussi accessibles à tous. Il semble nécessaire de se questionner sur le peer review à l’heure des préprints, et alors qu’existent des modèles comme F1000Research ou autres…. Il a été montré que le peer-review améliorait un peu les prépublications, mais comme ces prépublications sélectionnées sont déjà meilleures que les refusées… faut-il conserver le peer-review, ou se contenter de sélectionner les ‘meilleures’ prépublications ? Encore faut-il définir les ‘meilleures’ prépublications !