C’est un communiqué de presse du 19 juin 2023 qui provient de la CDD (Conférence des doyens de médecine) et du CNU santé (Conseil national des universités). Que dit ce communiqué : « L’avènement des publications en libre accès a fait émerger des pratiques douteuses voire frauduleuses de la part d’éditeurs peu scrupuleux, motivés par les gains financiers résultant du paiement par les auteurs. Les revues dites « prédatrices » (ou illégitimes ou frauduleuses) constituent une menace croissante et mondiale, dupent les auteurs et les lecteurs et participent à la mauvaise conduite scientifique. »
Liste blanche de 3400 revues, domaine biomédical
Le site de la conférence des doyens donne accès à la liste de Sorbonne Université qui contient environ 3 400 revues présumées non prédatrices. Ce sont 100 pages comme la page 1 dans l’image ci-contre.
Un nettoyage a été fait, et n’y a aucune revue de Frontiers ou MDPI. Cela me paraît très bien BRAVO. Le message est clair, mais beaucoup de collègues n’ont pas compris… Cette liste est utile…
Que faire si de bons articles publiés dans des revues prédatrices sont dans un dossier ?
Que fera un CNU devant un dossier avec des publications de revues qui ne sont pas dans la liste ? J’ai croisé un collègue qui était dans un jury où l’un des candidats avait un CV contenant essentiellement des articles MDPI, et souvent de bons articles. Doit-on éliminer ces articles et écarter le candidat ? Répondre OUI est facile.. Ce collègue ne m’a pas dit ce que le jury avait fait.
Si les agences, les CNU jouent le jeu, ce sera bien… mais qu’en penser quand le chouchou d’un CNU n’a pas publié dans des revues légitimes… et présente un dossier avec des publications dans des revues prédatrices….
C’est une bonne initiative de la conférence des doyens ; elle laisse supposer que seuls les articles des revues de cette liste peuvent être pris en compte pour les évaluations des chercheurs ou des projets de recherche. Je le suppose car ce n’est pas dit explicitement dans le communiqué.
2 commentaires
Excellente initiative que de dresser une liste des revues honorables (mieux que la liste – inverse – des revues prédatrices). Il me semble toutefois qu’ils ont épargné Elsevier, qui publie aussi des revues prédatrices (Biomedicine & Pharmacotherapy pour n’en citer qu’une).
Il ne faudrait pas tomber dans l’excès inverse. Un bon article est un bon article, un rapporteur consciencieux LIT les articles des candidats, il ne va pas directement voir le facteur d’impact, les points SIGAPS ou la liste des revues présentables pour juger un candidat. Quand on voit ce que publie parfois Nature, il y a de quoi être effondré (exemples sur demande). Les insuffisances d’un article, qu’il soit publié dans Nature ou dans Cancers (une revue de MDPI) sautent aux yeux de ceux qui savent lire. Glorifier l’auteur qui a un papier dans le premier et disqualifier celui qui a un papier dans le second (sans avoir lu ces articles) peut conduire à de graves injustices. Bien sûr, statistiquement, un chercheur qui a publié dans Nature est plus « brillant » (quoi que cela veuille dire) que celui qui a publié dans Cancers. On ne décide pas de la carrière d’un jeune collègue sur des statistiques mais sur la qualité de son travail. Seulement, bien sûr, il faut avoir lu sa production… Et c’est si facile de se baser sur des données quantitatives « objectives » que sur une étude qualitative des publications.
Bonjour,
merci pour ce sage commentaire. Effectivement, se baser sur les revues scientifiques pour évaluer une qualité de la recherche est totalement biaisé.
La seule méthode serait de lire les articles des candidats et/ou des projets évalués. Mais ce travail fastidieux n’est pas populaire !!! En lire cinq voire moins serait déjà un grand progrès : cela permettrait de lire autant Nature que MDPI car les cinq à lire seraient choisi par le candidat !!!
Tous d’accord, mais on attend que quelqu’un commence !