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Désespérant : les rétractations d’articles sont très insuffisantes… tous responsables : institutions, rédacteurs en chef, chercheurs, financeurs.

Points clés

Le BMJ a publié le 20 juin 2023 une analyse sur la mauvaise visibilité des rétractations nous appelle à une réaction. Cela fait plus de 20 ans que ce problème est décrit. L’article intitulé ‘Poor visibility of retracted articles : a problem that should no longer be ignored’ a un sous-titre que je traduis : « Christophe Boudry et ses collègues appellent à une meilleure identification des articles rétractés sur les sites Internet des éditeurs et les bases de données académiques afin d’éviter la propagation d’erreurs scientifiques ».

Une situation inacceptable

L’analyse décrit les problématiques avec de bonnes références : augmentation des rétractations d’articles biomédicaux, citations des articles rétractés en ignorant la rétractation, propagation des erreurs dues à ces citations, coûts et gaspillages bien décrits. La situation n’est pas satisfaisante bien que des recommandations de COPE (Committee on Publication Ethics) soient explicites sur les conduites à tenir.

Un problème est la disponibilité des articles sur de nombreux sites (préprints, revues, réseaux sociaux). Les auteurs ont tiré au sort 500 articles rétractés listés dans PubMed en avril 2021). Ils ont identifiés ces articles sur plusieurs sites et bases de données, et recherché si la rétractation était mentionnée. Je reprend la figure 1 ci-dessous qui montre que Google Scholar et Sci-Hub sont les vainqueurs ! Etonnant et décourageant.

boudry

Des stratégies pour améliorer la situation.

Les revues devraient mieux faire apparaître les informations sur les articles rétractés, les bases de données être plus attentives pour identifier ces articles. Deux logiciels de références, Zotero et EndNote sont très performants pour identifier les rétractations, grâce à des liens avec Retraction Watch. Une bonne suggestion : demander aux auteurs lors de la soumission des manuscrits de confirmer qu’ils ont vérifié qu’ils ne citent pas des articles rétractés sans mentionner la rétractation. Les instructions de PLoS One contiennent cette suggestion de ne pas citer d’articles rétractés : Submitted research should not rely upon retracted research. You should avoid citing retracted articles unless you need to discuss retracted work to provide historical context for your submitted research. If it is necessary to discuss retracted work, state the article’s retracted status in your article’s text and reference list.

En France, pas de fraudes

Dans le même numéro du BMJ, le rédacteur en chef, Kamran Abbasi, revient sur quelques exemples de fraudes et rétractations. Il commente la triste affaire de Paolo Macchiarini (Karolinska, Suède) avec les greffes de trachées ayant causé des décès. K Abbasi a cette phrase inquiétante, mais très vraie : « By some estimates, a case of major scientific fraud occurs at every institution each year, yet we hear of cases only rarely ». S’il a raison, ce sont des centaines de fraudes non identifiées en France. Que font nos instances ? Elles protègent l’image des institutions en ne divulgant pas les méconduites identifiées. K Abbasi a quelques mots ‘courtois’ envers Hindawi et MDPI, éditeurs avec des dollars dans les yeux, ne peuvent assurer un vrai contrôle de qualité compte tenu de la vitesse et des volumes de publication ?

Je remercie Christophe Boudry

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Un commentaire

  • Vous avez mille fois raison ! Mais que peut-on faire quand une ministre de la recherche et de l’enseignement supérieur refuse de se joindre à ses co-auteurs dans la rétractation d’un article ; quand le président du CNRS considère qu’en France les cas de manipulation de résultats sont « infinitésimaux » et considère que le plagiat « n’est pas de la triche avérée » ; quand le CNRS monte des commissions de lessivage rapide pour blanchir les fraudeurs patentés et les condamne à des peines symboliques ; quand le responsable de l’intégrité scientifique au CNRS traite avec condescendance et impolitesse la grande spécialiste britannique de l’intégrité scientifique, le Pr Dorothy Bishop ; quand la responsable de l’intégrité scientifique de l’INSERM répond à ma demande concernant un fraudeur patenté :« Pourquoi voulez-vous savoir si une instruction a été ouverte ? »
    L’article que j’ai publié voici plus d’un an dans le Bulletin du Cancer « La trahison des tutelles » (doi: 10.1016/j.bulcan.2021.11.005) est resté totalement ignoré, bien qu’il ait été téléchargé 7 633 fois en 2022 aux dires d’Elsevier.
    Circulez, il n’y a rien à voir !

    Répondre

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