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Quelle est la réputation du groupe Frontiers ? Ont-ils de faibles standards de publication

Points clés

frontiers prédateursCette question mérite d’être posée, mais la réponse n’est pas évidente. C’est un point de vue défendu dans le BMJ le 27 mars 2024 qui pose la question. Le BMJ appartient au BMJ Publishing group et ne joue pas dans la même cour que les grands éditeurs. L’auteur, Brian Owens, est un journaliste vivant au Canada.

Des rétractations chez Frontiers suite à des articles de paper mills

Comme les autres éditeurs, le groupe Frontiers doit retirer des articles de la littérature. La rétractation est un signe de bonne santé des éditeurs. Comme les autres, Frontiers a publié des articles provenant de paper mills, et avec des auteurs ayant acheté leur place parmi le auteurs. Système appelé aussi ‘Authorship for sale‘. La directrice des relations publiques de Frontiers estime que 10 000 articles proviendraient de paper mills… je n’ai aucune idée sur l’origine de ce nombre ! Frontiers voudrait être plus transparent et lutter contre ce phénomène. Le journaliste revient sur des controverses à propos des revues de Frontiers, qualifiées parfois de revues prédatrices, terme diffamatoire qui persiste dans certains cercles, d’après B Owens.

Mais rien n’est si simple

Dans ce point de vue, il y a des verbatims de personnes interrogées. Je cite : “Some of its journals are quite good and have a decent reputation in their field, others not so much.” Everything is a continuum, and the quality of publishers is no exception.” Comme chez la plupart des éditeurs, il y a probablement de bons et mauvais journaux. Il y a parfois plus de différences entre les journaux d’un éditeur qu’entre les éditeurs ! Un rédacteur de Frontiers dit qu’il a eu de bonnes et de mauvaises expériences avec Frontiers. Il dit qu’il est parfois difficile de refuser des articles qui ont des commentaires mauvais de la part des relecteurs. La directrice relations publiques de Frontiers cite un taux moyen de refus des articles de 56 % chez Frontiers (dont 33 % desk rejection).

Impossible scale

C’est la dernière partie de ce point de vue ‘Impossible scale’, selon une formule de Ivan Oransky (Retraction Watch) : ‘The elephant in the room is the impossible scale‘. En fait Ivan fait référence au volume incroyable des articles soumis à des revues scientifiques… et de ce fait le nombre de relecteurs, nombre qui n’a pas augmenté, ne répond plus aux besoins. L’augmentation rapide du nombre d’articles a été documentée par Paolo Crosetto, chercheur basé à Grenoble. De nombreuses revues de Frontiers ont été incluses dans le DOAJ et certaines ont eu le DOAJ Seal, car elles répondent aux 7 critères de l’open access.

En fait, ne devrions-nous pas raisonner différemment et considérer qu’il y a trop de revues, et que cette prolifération est la réponse à la frénésie des chercheurs de publier n’importe quoi pour avec des promotions et des ressources ! Finalement, les chercheurs qui font des synthèses de littérature ont probablement raison : ils ne considèrent que des revues indexées dans les meilleures bases de données et seulement les revues des quartiles Q1 et Q2... en oubliant les revues peu prestigieuses ?

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4 commentaires

  • Le problème est malheureusement très courant : le groupe Frontiers publie d’excellents papiers… et de très mauvais ; or ils sont loin d’être les seuls dans ce cas. Même les prétendus « grands groupes éditoriaux » publient parfois des âneries, même si c’est rare.
    D’une manière générale, j’en conclus que le manichéisme qui divise les éditeurs en « bons » et en « mauvais » est un approche simpliste et contreproductive. Croire aveuglément qu’un article est indubitable ou au contraire fallacieux, selon qu’il est supposé avoir été trié ou non par un comité réputé, me paraît être une erreur.
    Rien ne remplace la lecture personnelle attentive et éduquée des papiers, qui devrait suffire à nous dire ce qu’ils valent – et les critères ne peuvent pas être strictement les mêmes pour tous les types de lecteurs. On donne un mauvais signal en laissant croire qu’il suffit de prendre pour argent comptant ce qui est labellisé par la doxa, et rejeter ce qui ne l’est pas. La priorité absolue est de former son propre esprit critique et d’apprendre à lire et décrypter les publications, ce qui est certes plus fatigant.

    Répondre
    • Bien d’accord et merci pour ce commentaire
      En pratique, la communauté publie beaucoup trop d’articles, et paye pour cela. Il est normal alors que des éditeurs se développent pour profiter de cette manne d’argent
      Apprendre à lire les articles est important… mais mal enseigné

      Répondre
    • Bonjour,
      Tout à fait d’accord avec ce constat. Au niveau des institutions, le travail de révision par les pairs et d’édition ne sont encore que marginalement considérés comme faisant partie intégrante de l’évaluation de la recherche. Je me demande si « apprendre à lire les articles scientifiques » ne devrait pas aller de pair avec « apprendre à les écrire et à les critiquer », et si ces compétences ne devraient pas déjà s’acquérir durant le travail de doctorat…

      Répondre
      • Bonjour
        bien d’accord avec vos commentaires.
        Faisant beaucoup de formations aux étudiants en médecine préparant une thèse d’exercice, je rencontre périodiquement des internes qui ne lisent AUCUN article scientifique : oui, JAMAIS, et j’en ai croisé un il y a quelques semaines qui ne connaissait pas les noms JAMA, Lancet et NEJM… il a copié les noms car il doit faire sa thèse de médecine… PubMed, il ne connaissais pas le NOM !!! Et c’est VRAI !!! Ce cas est rare, mais existe !!!
        Cordialement

        Répondre

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