J’ai bien aimé un article de L’Express (29 septembre 2024) qui traduit la réflexion de son auteur (A Beau). Le titre repris ci-joint est bien fait. Il y a de bonnes iconographies à méditer. Cet article a probablement demandé beaucoup de travail pour rendre lisible des messages publiés le 3 septembre dans QSS par quatre bons chercheurs (Mark A. Hanson, Pablo Gómez Barreiro, Paolo Crosetto, Dan Brockington) dont l’un est à Grenoble. Nous avons déjà évoqué le travail de Paolo Crosetto sur les numéros spéciaux des revues scientifiques.
The strain on scientific publishing
J’ai repris le titre de l’article du 3 septembre 2024 dans QSS. Les auteurs montrent clairement une augmentation de la charge de travail des chercheurs en terme de publications. En bref, il y a de plus en plus d’articles publiés avec un nombre de chercheur qui n’augmente que très peu, et un nombre de reviewers qui ne peuvent plus assurer le job. La dérive va vite… est-ce que nous allons rester confiants ? Tous ces articles augmentent la désinformation en général.. nous ne savons plus quels articles lire !! L’article doit-il disparaître si l’on veut sauver les savoirs ? Le remplacer par quoi ?
Voici une traduction (DeepL revu) du résumé : Les scientifiques sont de plus en plus submergés par le volume d’articles publiés. Le nombre total d’articles indexés dans Scopus et Web of Science a augmenté de manière exponentielle ces dernières années ; en 2022, le nombre total d’articles était ∼47% plus élevé qu’en 2016, ce qui a dépassé la croissance limitée – s’il y en a une – du nombre de scientifiques en exercice. Ainsi, la charge de travail de publication par scientifique a augmenté de façon spectaculaire. Nous définissons ce problème comme « la pression sur l’édition scientifique ». Pour analyser cette pression, nous présentons cinq mesures basées sur des données montrant la croissance des éditeurs, les temps de traitement et les comportements en matière de citations. Nous tirons ces données d’analyses de sites web, et des éditeurs par l’intermédiaire de leurs sites web ou sur demande. Certains groupes ont augmenté de manière disproportionnée le nombre d’articles publiés par an, contribuant ainsi à cette pression. Certains éditeurs ont favorisé cette croissance en proposant des « numéros spéciaux » avec des délais d’exécution réduits. Étant donné les pressions exercées sur les chercheurs pour qu’ils « publient ou périssent » afin d’être compétitifs pour l’obtention de financements, cette pression a probablement été amplifiée par ces offres de publication d’un plus grand nombre d’articles. Nous avons également observé une inflation généralisée des facteurs d’impact des revues d’une année sur l’autre qui coïncide avec cette pression, ce qui risque de brouiller les signaux de qualité. Une telle croissance exponentielle ne peut être maintenue. Les paramètres que nous définissons ici devraient permettre à cette conversation évolutive d’aboutir à des solutions concrètes pour remédier à la pression exercée sur l’édition scientifique.