Il n'est pas habituel que des articles d'un prix Nobel de médecine soient retirés de la littérature….Deux articles, l'un publié en 2006 dans Science (cité 73 fois) et l'autre en 2005 dans PNAS (cité 61 fois) ont été retirés car les résultats n'ont pas été reproduits dans le même laboratoire. Il s'agit de travaux sur le cortex olfactif. En consultant ces articles, vous verrez la mention des rétractations :
- Odor maps in the olfactory cortex pour PNAS : le premier auteur (Zhihua Zou) n'a pas signé la rétractation ce qui traduit quelques conflits…. un article de 2001 dans Nature avait déjà été retiré en 2008 avec ce même premier auteur qui n'est plus dans l'équipe de L Buck depuis quelques années…
- Combinatorial Effects of Odorant Mixes in Olfactory Cortex pour Science : Zhihua Zou est premier auteur ; pour Science, la rétractation n'est pas consultable en accès gratuit, contrairement à PNAS….
La rétractation sous-entend souvent 'fraude', mais cela n'a pas été évoqué pour ces articles car il est clair que les résultats n'ont pas été reproduits……. Combien d'auteurs, même sans être prix Nobel, admettent que leurs résultats ne sont pas reproductibles..? Pas de données pour répondre à cette question…
D'autres articles dans le domaine de la thérapie génique, au Mount Sinai School of Medicine, New York, ont été rétracté ce mois de septembre 2010, et deux étudiants en thèse ont été licenciés, sans atteindre la notoriété du chef de service, Savio Woo…
Une autre question agite les journalistes concernant la politique de l'embargo (les journalistes scientifiques recoivent les sommaires des journaux avant leur parution pour permettre de préparer leurs news) : Science a suivi les règles de l'embargo de manière irrégulière et PNAS ne la suit pas pour les rétractations. Les journaux n'ont pas une stratégie homogène concernant l'embargo des rétractations.
Un commentaire
Ceci fait au total trois papiers dans des revues prestigieuses que Buck doit retirer. La question est comment son mentorship s’est fait sur la travail du postdoc. La manière de présenter les choses en particulier dans un article du NYT laisse entendre qu’elle est innocente et que le méchant post doc chinois est responsable de tout. Ce n’est bien sur jamais dit comme ça. Dans un des papiers il y a lui et elle comme co auteurs, je pense que le problème que ceci soulève, c’est combien un chef de labo peut encadrer de pre et de post doc. Enfin, dans l’article du NYT, on nous explique que ce n’est pas grave le retrait de trois articles pour le domaine. Cette histoire est le symptome d’un vrai problème dans la science et dans la manière de faire connaitre la science.