Le 9 août 2011, PLoS Medicine a publié une confession qui a été très commentée.. C'est intéressant de lire l'expérience de Linda Logdberg, qui a dit ce qu'elle a fait, pourquoi elle l'a fait, pourquoi elle a arrêté et qu'est ce qu'elle en pense. C'est un article commandé, non reviewé, par PLoS Medicine, suite à une communication orale. Elle combat l'idée "sans les auteurs fantômes, il n'y aurait pas de fraude car ce sont eux qui la crée..". Par exemple :
- elle utilisait 'adverse effects' pour le produit compétiteur, 'adverse events' pour le produit à défendre ; faut-il écrire "Drug X could have caused the heart attack" ou "Drug X just happened to have a heart attack" ?
- elle a exercé ce métier par altruisme, par intérêt scientifique, parce qu'elle travaillait à domicile, et pour gagner sa vie ; une carrière scientifique était fermée dans le département de sa thèse de sciences ;
- après 11 ans, elle n'y trouvait plus le même plaisir, travaillant pour des agences avec des informations sur des médicaments dont elle voyait qu'ils ne marchaient pas sur ses enfants ; elle a donné une interview sur son métier au New York Times et a été licenciée…;
- elle propose que les industries rémunèrent directement des rédacteurs dans les départements académiques plutôt que de passer pas des sociétés de rédaction….
Heureusement, la plupart des rédacteurs que je connais font un excellent travail, même s'ils sont parfois des fantômes..
Logdberg L. Being the ghost in the machine: a medical ghostwriter's personal view. PLoS Medicine 2011; (8): e1001071
4 commentaires
Voici un autre témoignage d’un auteur fantôme:
http://scholarlykitchen.sspnet.org/2011/05/18/stick-to-your-ribs-ghost-writers-in-the-sky/
Les deux dernières questions de l’interview:
« que pensez vous de l’ail? » réponse: j’adore, rappelez vous que je ne suis pas un vampire
« comment allez vous vous déguiser pour Halloween? » réponse:en médecin chercheur
Cordialement
(suite)
Certains commence à lier la pratique des auteurs fantômes et l’augmentation inquiétante du nombre d’article rétractés ces dernières années, mettant même en doute la qualité de la recherche médicale:
Le journal Les Echos fait un titre: « La fraude scientifique s’intensifie dans les revues ». Vous pouvez voir l’article ci-dessous:
http://www.lesechos.fr/innovation/sciences/0201572871653-la-fraude-scientifique-s-intensifie-dans-les-revues-214391.php
Il ya a eu un flash info sur France Inter hier à propos de ce constat effectué par l’éditeur canadien Thomson Reuters.
Cordialement.
Merci pour ce papier intéressant!
Merci pour cette référence des Echos que je n’avais pas lue… Il est intéressant de voir que ces informations (reprises du New York Times) sont diffusées dans le grand public, mais attention aux opinions hatives des journalistes.. Quels sont les faits… Il y a plus de rétractations mais les facteurs explicatifs sont mal connus ; les rétractations sont surtout le fait des erreurs et reconnaître ses erreurs est bien… ce n’est pas le cas dans de nombreux domaines.. donc ne blâmons pas les sciences ; les rétractations semblent être le fait des sciences fondamentales surtout… à confirmer, donc pas d’amalgame avec les médicaments et leur dangerosité pour le public, car c’est un autre problème : où sont les faits ? Que ce soit DSK ou Médiator, cela fait vendre, et il est facile d’en rajouter.
H Maisonneuve