Une tribune du 11 novembre 2013 dans Le Monde était titrée "La science menacée par une bulle spéculative de l'édition ?" Cette tribune attire notre attention très justement sur le volume des publications scientifiques qui ne fait qu'augmenter, sur l'utilisation erronée du facteur d'impact, en particulier par des agences d'évaluation, et sur la concentration des grands acteurs, et l'arrivée des prédateurs : "Par fusions-acquisitions-délocalisations, six majors mondialisées (Reed Elsevier, Springer, Wolters Kluwer Health, Wiley-Blackwell, Thomson Reuters, Nature – Macmillan) ont acquis une situation d'oligopole. Et le tout-numérique a facilité l'émergence d'un nouveau modèle économique « Open Access Gold », dans lequel l'auteur supporte tous les frais à la publication (incluant les bénéfices). Commerce juteux qui a attiré une nouvelle vague d'opérateurs."
La bulle est scientifique avec un "déluge de publications sans intérêt et de fraudes", et spéculative avec les stratégies des maisons d'édition. Les états ne pourront plus payer ce système. Des réactions existent : DORA pour demander de ne plus utiliser le facteur d'impact pour évaluer les recherches, et il faudrait un pôle public d'édition scientifique.
Je suis bien d'accord avec les inepties du facteur d'impact, et j'ai encore vu un PU-PH éminent y croire à fond ! Par contre, je ne crois pas que nos institutions puissent se substituer aux maisons d'édition en créant un pôle public d'édition scientfique, et en augmentant nos impôts pour quel résultat ! Publier est un métier ; il existe un professionalisme qu'il faut conserver. Regardons déjà le fouillis des archives ouvertes… et faisons le bilan de ces archives….
Les signataires : Yves Chilliard, Hervé Cochard et Bruno Moulia sont directeurs de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA). Eric Badel, Jean Louis Durand et Sébastien Fontaine sont chargés de recherches à l'INRA.Christine Girousse est ingénieur de recherches à l'INRA. Yoël Forterre et Olivier Pouliquen sont directeurs de recherches au CNRS. Meriem Fournier est ingénieure en chef des Ponts, des eaux et des forêts (ICPE F), enseignante-chercheuse à AgroParis Tech.
Merci à Pierre Durieux