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Les rédacteurs fantômes des études industrielles sont moins fréquents que le disent certains ‘experts’ ! Bon article de BMJ Open avec un seul auteur (très rare !)

Points clés

GhostwritingBeau travail publié dans BMJ Open (14 juillet 2014) qui a la particularité très très rare d'avoir un seul auteur... car cet article applique les critères d'auteurs du groupe de Vancouver ! BRAVO. J'aime quand la paternité des oeuvres est claire, comme le font habituellement des disciplines culturelles autres que la science ! Cet article est long (11 pages), assez bien documenté, mais les données de base pour faire une revue systématique ne sont pas bonnes. La recherche documentaire a été bien faite, en  considérant notamment des revues sans facteur d'impact mais publiant beaucoup sur le sujet. BRAVO. Toutes les bonnes références sur le thème ont été citées.

Cet article montre que les définitions pour ghostwriting (un rédacteur, payé ou non, qui ne remplit pas les critères d'auteurs, et n'est pas remercié explicitement dans l'article) et ghost authorship (un rédacteur qui remplit les conditions pour être auteur a été oublié dans l'article) ont varié au cours du temps. Les données proviennent d'enquêtes et ne permettent pas des conclusions fiables. Elles montrent clairement une baisse de ces pratiques avec le temps, mais la prévalence est mal connue (entre 1,5 et 10 % des articles suportés par l'industrie ?). Ce qui est pratiqué depuis le milieu des années 2000, c'est la transparence, avec la mention devenue habituelle du nom du rédacteur (ou de la société de rédaction) dans les remerciements avec son rôle. Il n'y a plus de ghostwriting quand tout est explicite.

Les conclusions sont très prudentes : "Evidence for the prevalence of ghostwriting in the medical literature is limited and can be outdated, misleading or mistaken. Researchers should not inflate estimates using non-standard definitions of ghostwriting nor conflate ghostwriting with other unethical authorship practices. Editors and peer reviewers should not accept articles that incorrectly cite or interpret primary publications that report the prevalence of ghostwriting."

Cela n'empêche pas certains peudo-experts de penser que la pratique de confier la rédaction des articles à un professionnel de la rédaction ne devrait pas exister. En général, ces pseudo-experts n'ont jamais vu de près le travail qui consiste à synthétiser des rapports cliniques de milliers de pages….  et ils pensent que les leaders d'opinion ont le temps de le faire….  doux rêveurs ! Je sais que ma position choque certains, mais elle est pragmatique si on demande que tous les résultats d'essais soient publiés.

L'auteure est employée de Proscribe, société de service basée en Australie, avec une audience en Asie-Pacifique. Cette société travaille pour l'industrie (rédaction de dossiers d'enregistrement et tous doduments dont articles) et met en avant qu'elle ne fait pas de ghostwriting. S Stretton part d'un constat que je partage totalement : ceux qui parlent en public des auteurs fantômes de l'industrie se basent sur des exemples des années 90s et début 2000 (ce sont les cas connus de Wyeth avec Prempro, et MSD avec Vioxx). Oui, les pratiques d'auteurs fantômes pour l'industrie étaient fréquentes dans ces années, mais la publication des recommandations GPP (2002), puis GPP2 (2009) et bientôt GPP3 ont établi des règles de transparence que les industries internationales ont intégrées dans leurs SOP (Standard Operating Procedures). L'avantage de BMJ Open, c'est que vous pouvez consulter les avis des 3 reviewers (avec leurs noms), et les commentaires des auteurs (pdf de 11 pages), ainsi que les 3 versions successives de l'article (pdf de 188 pages).

Stretton S. Systematic review on the primary and secondary reporting of the prevalence of ghostwriting in the medical literature. BMJ Open 2014;4:e004777.

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4 commentaires

  • Bonjour,
    Je vous trouve bien optimiste.
    Il faut différencier la France des pays où la langue anglaise est la langue de travail.
    En France, il est rarissime qu’un auteur français puisse écrire un article directement en anglais en se conformant aux standards qui ne sont pas seulement linguistiques mais culturels et, également, soumis à des liens d’intérêt. Il doit donc, soit d’abord écrire en français, ce qui est une très mauvaise idée et se faire traduire soit par son épouse (très fréquent), un bilingue du service (moins rare) ou par la firme qui sponsorise (très fréquent). Dans ce dernier cas la firme ne désigne pas un traducteur mais un expert du sujet dans la firme (qui est souvent le moniteur de l’essai).
    Plus généralement, la rédaction d’un article est un métier. Dans les grandes universités américaines de grands publiants ont un team à leur disposition, non seulement pour écrire l’article mais aussi pour faire des diapos (le service après vente), ce team est constamment en rapport avec la firme, si elle existe, et avec les sociétés de service (analyse des données). D’où les auteurs fantômes. J’ajoute que la mention de remerciement peut signifier relecteure ou écriture complète.
    Les firmes ont compris qu’elles devaient être transparentes, au sens invisibles, et préfèrent que leurs collaborateurs n’apparaissent pas.
    Enfin, et c’est paradoxal, les firmes contrôlent la rédaction car souvent les auteurs sont plus royalistes que le roi et écrivent des choses trop emphatiques, non pour valoriser le produit mais pour se valorisr eux-mêmes d’avoir réalisé un essai non négatif.
    Je suis un peu à côté du sujet mais pas tout à fait.
    Bonne journée.

    Répondre
  • Bonjour
    merci pour vos remarques. Je n’ai pas de faits précis pour discuter cela. On peut penser que les firmes ont de l’influence, OUI, mais la transparence fait diminuer les auteurs fantômes. Les biais existent toujours, c’est d’accord.
    Ne restons pas sur les schémas anciens (Vioxx, Prempro) sans preuves. Beaucoup de missions ont été transférées aux départements médicaux des firmes et échappent aux départements marketing/ventes. Les industries sont de plus en plus dirigées par les juristes !!
    Cdialement
    Hervé Maisonneuve

    Répondre
  • Re bonjour,
    Votre naïveté…
    Les département médicaux des firmes échapperaient aux départements marketing / ventes : vous plaisantez sans doute.
    Les médecins sont au service des ventes depuis le screening des molécules jusqu’aux essais de phase 3.
    Le marketing se fait en amont.
    Il se fait déjà au moment des essais de phase 1 puis 2 pour choisir les keys opinion leaders qui dauront se fondre dans le moule.
    Bonne journée.

    Répondre
  • Bonsoir,
    ne restons pas aveugle avec des opinions tranchées, et parlons de ce que l’on connait. Je vous suggère un stage de 6 mois dans une industrie internationale pour comprendre les rôles de chaque entité. Certaines industries correspondent encore à ce que vous dites, mais tout change vite.
    Merci pour vos commentaires

    Répondre

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