Régulièrement, je rejoins les divers groupes qui militent pour la transparence des données. C'est plus facile à dire qu'à mettre en pratique, dans un monde qui a toujours été habitué au travail solitaire dans uen équipe, à la compétition et autres habitudes. Un billet de The Scholarly kitchen du 11 novembre nous aide à réfléchir : 'To share or not to share? That is the (research) question.'
Une enquête électronique de Wiley a contacté 90 000 auteurs d'articles, et 2886 (3,2 %) ont répondu !! Taux vraiment bas !! Partager, c'est mettre des 'supplementary data' en ligne avec les articles ! NON, insuffisant. Seulement 6 % des répondeurs ont utilisé une archve pour déposer des données sources, que ce soit Dryad ou Figshare.
Les raisons pour ne pas partager les données, et les comportements varient beaucoup entre les disciplines. La principale raison pour ne pas partager des données et la confidentialité ! Mais le partage est la base de l'intégrité scientifique ! Le rapport semble avoir beaucoup de données, selon les pays, les disciplines, etc…
4 commentaires
J’ai été confronté à la nécessité de déposer une base de données dans une banque publique.
Une base de données d’essai clinique contient plusieurs tables, avec parfois plusieurs lignes par patient, les données sont codées… des variables sont ensuite créées à fin d’analyse (par exemple la date de naissance), certaines visites peuvent ne pas être prises compte en fonction des règles du plan d’analyse (exemple: exclusion des visites ayant eu lieu après une déviation au protocole), etc etc..
que doit-on fournir?
si l’on met les données brutes (ce qui serait le plus légitime si on estime que le dépôt des données doit permettre une vérification), il est quasi impossible qu’une personne extérieure sans une connaissance précise de l’étude, du plan d’analyse et du dictionnaire des variables puissent vérifier quoi que ce soit.
je reste dubitative quant à la nécessité de partager les données sources
De mon côté pour un projet de meta-analyse, durant le reviewing, il nous a été imposé de déposer les data d extraction sur un site dédié. Je comprends l intérêt (mettre à jour la meta-analyse dans le futur ou effectuer des analyses ancillaires), mais cela représente un travail énorme de 8 chercheurs pour analyser les articles inclus.
Nous l avons fait mais cela a amené de nombreuses discussion dans notre groupe.
Merci pour vos commentaires.. Tout ceci se met en place, mais c’est difficile pour tous, y compris les revues, reviewers, etc.. Ce mouvement de transparence est la conséquence de bricolages de données, de fraudes… mais est-ce que ce partage de données sources est la bonne réponse ?
On devrait découvrir que des pseudos experts vont réanalyser vos données, etc….
On peut se demander pourquoi les institutions sont si laxistes sur la formation des chercheurs à l’intégrité scientifique ! Mon opinion est que de nombreux décideurs/leaders d’opinions/experts ne tiennent pas à ce que des principes d’intégrité viennent les remettre en cause !
Cdlmt
H Maisonneuve
HM écrit : « On peut se demander pourquoi les institutions sont si laxistes sur la formation des chercheurs à l’intégrité scientifique ! »
Et que dire alors des liens d’intérêt, de la formation sponsorisée et toutes les méthodes utilisées par l’industrie pharmaceutique pour « corrompre » la prescription médicale . Tout cela est parfaitement connu . Que font les institutions ? Pas grand chose .
Pourquoi ?
Parce que tous ces comportements « non éthiques » sont au final « bon pour le business », or c’est ce qui prévaut actuellement dans notre société .