Un article du numéro spécial sur l’éthique du JMBE a été confié à une philosophe de San José, Californie. Rares sont les articles sur ce sujet et celui-ci est sage et passionnant. Tout d’abord, éliminons les grands fraudeurs qui s’excluent d’eux-mêmes du système et perdent leurs diplômes. Ce chapitre explique qu’il faut tout faire pour réhabiliter des fraudeurs, mais qu’il n’existe aucune règle tant les cas sont particuliers.
Pour réhabiliter un fraudeur, il doit reconnaître ses actes et aider, par exemple en rétractant lui-même ses articles, voire en compensant parfois les victimes…
Il s’agit d’un process qui engage la communauté locale des chercheurs, mais l’environnement est hostile. Tout d’abord les scientifiques hésitent beaucoup avant de lancer une alerte, compte tenu que souvent le suspect a un statut et du pouvoir dans la communauté scientifique, et aussi que les lanceurs d’alerte sont rarement récompensés, voire sont mis à l’écart. Une partie de cet article est sévère : la communauté participe car elle a créé l’environnement qui pousse à frauder, et les canaux officiels n’ont pas la réputation de bien fonctionner.
Bien sûr, tout cela n’existe qu’aux Etats-Unis !! Quelle tristesse de voir le déni existant en France, quand on sait qu’un rapport intitulé « Renforcer l’intégrité de la recherche en France. Propositions de prévention et de traitement de la fraude scientifique » et remis en septembre 2010 au ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche n’a jamais été rendu public ! J’aurais aimé vous donner le lien car il s’agit d’un bon rapport, mais Omerta oblige….
Stemwedel JD. Life after misconduct: promoting rehabilitation while minimizing damage. JMBE December 2014: 177-180.
