Souvent, des étudiants en thèse de médecine me demandent des conseils ! Les directeurs de thèse n'ont pas tous appris à diriger une thèse !! Par exemple, des étudiants, qui ont eu un enseignement de type 'analyse de la littérature', ne comprennent pas l'intérêt de faire une analyse rétrospective de dossiers sans question de recherche claire…
Ce sont souvent des questions sur la publication éventuelle de leur thèse qui me sont posées. Voici un extrait anonymisé (sans autorisation de l'auteur) d'un email reçu il y bientôt un an :
- "J'aimerais vous demander votre avis concernant un projet d'étude que je compte soumettre à l'équipe xxxxxx au CHU lors de mon prochain stage, je pense que ce projet pourrait être publié; je suis en train de faire la bibliographie et mettre ensuite en page l'introduction et le protocole d'étude envisagé. J'ai parlé au chef de service de cette étude, il a été assez enthousiasmé et d'accord pour s'impliquer. Ma question peut paraître surprenante, mais y a-t-il un risque que lors de la publication je ne soit pas mis en premier auteur et quels sont mes recours ? J'ai eu vent d'histoires de plusieurs co-internes qui ont fait la plus grande partie du travail pour n'être mentionné que secondairement."
- Ma réponse : "Pour les auteurs, ce risque existe toujours…. Mes conseils sont :
- tout document, depuis le protocole, mentionne les auteurs futurs, et vous vous mettez toujours en premier auteur (traçabilité en cas de conflit ultérieur) ; il est difficile de changer ensuite les auteurs sans une discussion (préparez vos arguments en relisant les critères pour être auteur selon Vancouver) ;
- vous vous chargez de la soumission et des correspondances avec la revue : ne déléguez pas car c'est l'auteur correspondant qui peut changer les auteurs ;
- vous relisez bien les épreuves ;
- dans certaines équipes, tout est clair dès le début et tout se passe très bien…
- les recours sont difficiles si vous voulez préserver votre carrière ! ce n'est pas un délit ou crime dans le code pénal ; si vous découvrez a posteriori, vous pouvez écrire à la revue en demandant une correction puisque vous avez la traçabilité d'une 'erreur' ;
- la première position comme auteur est un enjeu de carrière et de ressources pour l'hôpital (SIGAPS), ce que l'on ne vous explique pas toujours, …….donc tout est possible, méfiez-vous !
Cette image est toujours d'actualité, c'est une caricature américaine :
2 commentaires
J’aime bien heureusement ce n’est pas comme cela dans mon labo.
Pour les étudiants/chercheurs floués ou plagiés, il y a une masse d’informations excellentes sur le site de M.Bergadaa PLAGIAT ET FRAUDE SCIENTIFIQUE : LA PERSPECTIVE ACADÉMIQUE (http://responsable.unige.ch/)