Un éditorial du 19 août 2016 dans JAN (Journal of Advanced Nursing) présente les 5 (mauvaises) raisons qui expliquent que des chercheurs publient dans des revues prédatrices. Il s'agit d'opinions de deux experts canadiens et australien, et pas d'une étude de type qualitatif sur un échantillon de chercheurs. Quelles sont les 5 raisons bien discutées dans l'éditorial ?
- Je ne considère pas ma réputation externe : les chercheurs inexpérimentés, et les chercheurs de pays en voie de développement ne savent pas toujours que la revue choisie est importante pour la crédibilité de la publications ; ils se font abuser par des prédateurs qui connaissent la faiblesse de leurs proies ; les chercheurs devraient apprendre à sélectionner les revues ;
- Je ne crois pas en mon travail ou en moi-même : ma recherche ne répond pas aux critères majeurs de qualité et ne peux pas être acceptée par une revue prestigieuse ; certains de me manuscrits ont été refusé rapidement sans raison explicite ; ma discipline n'est pas établie et mal considérée ! L'encadrement des chercheurs est parfois insuffisant pour les guider vers des expériences correctes et leur donner confiance ;
- Le nombre de publications est le plus important : il faut 20 publications par an ! et la revue n'est pas examinée par les jurys (qui d'ailleurs ne savent pas toujours que des revues prédatrices existent) ; publier dans une revue prédatrice ne donne pas de 'points négatifs', au pire l'article n'est pas considéré…
- Je ne peux pas être dérangé pour lire (I cannot be bothered to read) : le titre est moins clair pour cette raison, mais il s'agit de considérer le coût des APCs (article processing charges) pour être publié ; les revues prédatrices ont des coûts inférieurs aux revues prestigieuses, et des coûts cachés jusqu'à l'acceptation (rien n'est très clair) ; n'oubliez pas que les revues prestigieuses ont des coûts moindres pour les chercheurs qui n'ont pas de ressources suffisantes ;
- J'abandonne : j'en ai marre de ces revues exigeantes qui demandent plein de modifications avant parfois de refuser l'article ; il est plus simple de soumettre à une revue prédatrice qui accepte sans révision !
Un commentaire
Une autre raison qui, à mon avis, motive certains de ces auteurs : publier rapidement un (ou plusieurs) travail (travaux) mineur(s) qui constituent des points d’appui nécessaires pour avancer un travail majeur. J’appelle ça la « stratégie des branches basses »: pour grimper dans un arbre, il faut bien passer par les branches les plus basses, même si elles n’ont pas un grand intérêt. Avancer une idée originale, développer un thème, nécessite que des petits pas soient d’abord faits, qui permettent d’étayer un discours plus riche. ça peut passer par un case report, une série mal foutue, mais qui viendra soutenir un papier de plus d’amplitude.