Les praticiens sont très naïfs et, lors des formations, je dois toujours insister sur les autorisations avant de publier des diagnostics ou des iconographies de patient. Trop d’iconographies, trop de cas cliniques sont publiés sans les autorisations des patients. L’excuse naïve, qui consiste à dire que le patient n’est pas reconnaissable, n’est pas acceptable. Un cas anglais, après d’autres américains, nous incite à la prudence.
Dans la revue Thorax, un cas clinique a été publié fin juin 2016, avec le titre « Bagpipe lung; a new type of interstitial lung disease?« . Il s’agissait d’un joueur de cornemuse présenté ainsi » 61-year-old man was referred……… », sans son nom, ni ses initiales. Bon cas, bonne observation, bonne discussion sauf que ….. sauf que l’hôpital a dû présenter de plates excuses à la famille qui ne connaissait pas la cause du décès !!! C’est le journal anglais The Telegraph qui a raconté cette histoire !!! Il y a la photo de Mr Cambell, 61 ans, et le témoignage de sa fille « Ms Tabinor, of Liverpool, said while Mr Campbell was not named in the report, people who knew him quickly made the obvious connection. » Ce journal, ayant discuté avec la famille, a dû avoir les autorisations pour les photos. La famille aurait pu aller au tribunal, et gagner un peu d’argent.
Je connais trop de cas, par exemple des revues de dermato que je ne cite pas, qui s’amusent à mettre un cache noir sur les yeux : inutile, inutile, naïf, car seule une autorisation écrite avec le nom de la revue scientifique a valeur… Voici, pour exemple, le « Patient consent form » du BMJ.
Un autre cas cité par Retraction Watch où la revue a dû enlever un article dans lequel un patient HIV positif pouvait se reconnaître, et c’est un réseau de patients qui l’a mentionné : patientslikeme. L’article corrigé a été republié, sans laisser en ligne la version rétractée !
Merci à Retraction Watch