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Trois Académies font une déclaration sur les publications scientifiques ! Très bonne idée, mais elles aboyent dans le désert

Points clés

AgginarmentoL’Académie des Sciences (france), the Leopoldina (allemagne), et the Royal Society (royaume-uni) ont remis au commissaire européen de la recherche (Carlos Moedas) une déclaration commune. Ce sont de bonnes intentions. Elles traduisent une méconnaissance de ce qui a été voulu par les institutions. Ces académies se plaignent de l’existence de pseudo-revues (sans employer le terme usuel de revues prédatrices) et proposent des bonnes pratiques de publication. Lisez le communiqué de presse du 13 décembre 2016 : 'Vers un aggiornamento européen de la publication scientifique'. Je suis comme ces académies, car pour de nombreux dysfonctionnement voire mauvaises pratiques, j'aboie dans le désert… Je ne suis plus seul !

Ces bonnes pratiques sont bien faites avec 4 principes fondamentaux sur les procédures de relectures et de décision dans les revues, des règles pour les relecteurs/reviewers, un statut pour le relecteur, et des archives ouvertes. De très bonnes suggestions qui font peur aux chercheurs : publier les avis des relecteurs (c’est un travail académique qu’il faudrait reconnaître). Seraient-ils en faveur d’un peer review ouvert ? Qu’ils le disent ! Tout ceci est depuis longtemps écrit dans les recommandations de sociétés savantes de rédacteurs de revues (ICMJE, EASE, CSE, pour les principales…).

Ils oublient des fondamentaux :

  • Les revues ont fonctionné 350 ans avec 4 missions (1 Enregistrement : prendre date et attribution de la paternité d’une oeuvre ; 2 Communication des résultats des recherches ; 3 Certification et contrôle qualité par le peer review ; 4 Archivage de la science pour citation ultérieure) ; depuis les années 80s, les chercheurs et les institutions ont détourné ces missions en utilisant les revues pour allouer des ressources et faire des carrières ;
  • L'électronique et le 'tout gratuit' ont modifié le système ;
  • Il faudrait définir les pseudo-revues…   soit en disant que ce sont les revues non indexées dans DOAJ, PubMed, Scopus, Web of Science et autres bases de données de qualité, soit en proposant de consulter la liste de J Beall ; les informaticiens de la banlieue de Bombay qui font ces pseudo-revues doivent trembler !!!!
  • Le modèle économique de l’abonnement a été remplacé par du gold access, voulu par les institutions ; il s'agit d'un système de paiement à compte d’auteur (l’auteur paye un APC, ou Article Processing Charge quand son articles est accepté) ; le gold access change profondément les rapports entre acteurs ; il a fait naître les revues prédatrices ;
  • L’anonymat du peer-review est une pratique non éthique cautionnée par la communauté scientifique, permettant des dérives obscures.

Que veulent ces académiciens ? Que les pseudo-revues disparaissent ! Pas possible. Ce sont ces revues prédatrices qui demandent 300 à 500 € quand les revues en gold access demandent de 1000 à 5000 € (voire plus). Je leur suggère de comprendre ce phénomène avant de le dénoncer sans pouvoir agir. Ils oublient :

  • Que ces pseudo-revues ne font rien d’illégal, et que si des naïfs se font prendre, qu’ils se défendent ou soient vigilants !
  • Les revues qui volent des articles pourraient être menacées, mais encore faut-il aller les poursuivre dans des tribunaux de Bombay, Hyderabad, ou autres citées exotiques….
  • Que des comités académiques acceptent des CVs mentionnant des articles publiés dans des revues prédatrices (sans le savoir ou en fermant les yeux) ;
  • Que, parmi les revues indexées dans des bases de données reconnues, le facteur d'impact est un leurre et n'a jamais apprécié la qualité des articles ;
  • Que tant que le système du paiement à compte d’auteur persistera, ces ‘pseudo-revues’ existeront ; il y a au moins 10 000 revues prédatrices….

Est-ce que le green access serait la solution ?

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2 commentaires

  • Un début de solution serait déjà de publier 10 fois moins en volume. Mais le début de solution contient un problème complexe : qui commence ?
    Et 5000 € en GA, c’est soit du délire, soit du narcissisme pathologique de la part des auteurs, soit du racket de la part des éditeurs, ou les trois à la fois !

    Répondre
  • Bien d’accord… La survie d’un système où les auteurs payent cher pour publier me semble compromise… Diminuer le volume serait la solution, mais le système est fou !!

    Répondre

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