Loin de vouloir les classer, c'est amusant de voir l'aveuglement général de notre communauté devant des pratiques douteuses de collègues. Il m'arrive de présenter des cas que je trouve pas très glorieux et rien ne se passe, mais alors rien ne se passe dans le monde des aveugles. En cette fin 2016, pourquoi ne pas 
citer des cas connus pour lesquels rien n'a été fait :
- Fantastique : deux abstracts volés par des chercheurs lyonnais n'ont jamais été rétractés malgré l'action du directeur général des Hospices Civils de Lyon (HCL) ! Le directeur du CHU a envoyé une lettre à tous les praticiens, mais rien ne s'est passé ! Tous les protagonistes sont bien d'accord pour rétracter ces 2 abstracts, mais rien ne se passe ! Etonnant, NON. En pratique, Mme Laure Fayolle-Pivot n'a jamais dû demander la rétractation de l'abstract Ecologie bactérienne d'un centre de traitement des brûlés sur 4 ans (SFAR 2014), ou si elle a demandé, elle n'a pas été entendue ; M Benjamin Blaise n' a jamais demandé la rétractation de l'abstract Le phénotypage métabolique identifie une susceptibilité au sepsis chez le patient polytraumatisé (AFAR 2014), ou s'il a demandé, il n'a pas été entendu. Le DG du CHU de Lyon a-t-il de l'autorité ? NON. Un de mes billets s'intitulait Bravo aux HCL car le DG m'avait dit qu'ils allaient réagir... mais sommeil profond !!!
- Et les internistes de La Salpétrière dont l'article du NEJM n'a jamais été rétracté grâce à de nombreuses protections, dont celle du président de l'Université qui a embobiné Médiapart ! Toutes les personnes que je croise ne veulent pas parler… terrain miné, mais beaucoup savent, y compris les co-auteurs ; et l'APHP a signé la Charte nationale de déontologie des métiers de la recherche les yeux fermés (les HCL n'ont pas signé !) ; la communication des données sources serait un minimum ; et les nominations des auteurs ?
- A Grenoble, un plagiat est toléré ; je cite : Cette omerta provient en partie de la réaction de Dominique Rigaux, virulente, cherchant et obtenant ce silence par l’intimidation. Intimider, c’est, dans ce petit milieu, faire jouer ses relations, professionnelles et personnelles, susceptibles d’intervenir dans les carrières des uns et des autres."
- La thèse de Mme Sixou de Toulouse est protégée par le directeur de thèse ; il s'agit de plagiats dans le cadre d'une thèse d'éthique ! Etonnant NON ! Des séances de blanchisserie ne cacheront jamais les pages plagiées du livre blanc d'odontologie ! Aucune investigation de l'autorité académique.
- Un interniste, T Papo, a publié 3 fois le même article dans 3 revues différentes et cela n'a pas conduit à la rétractation des plagiats ! La revue de Médecine interne a publié une information pour les lecteurs en disant que le comité de rédaction aurait dû être plus vigilant ; La Revue neurologique a commenté ce plagiat en l'appelant Publication redondante, sans condamner ! Etonnant, NON. Le plagiat, OUI, les excuses, OUI, les rétractations NON.
- Les recommandations abrogées du diabète de type 2 sont toujours accessibles et librement consultables (et sur PubMed, c'est parfait), sans mentionner qu'elles ont été abrogées par le conseil d'Etat ! Merveilleux, NON ? Le comité de rédaction de la bonne revue (Diabetes & Metabolism) n'a pas honte de cette omission sur l'article en ligne (il faudrait mentionner la rétractation, ainsi que sur PubMed). En fait l'histoire ne peut être reconstituée qu'à partir du site du Formindep, la HAS ayant tout enlevé de son site (contraire à toute règle de transparence des sites internet ; il ne faut pas discrètement bidouiller les archives, et la HAS semble s'en moquer totalement)…. Mon billet de 2011 a toujours le lien au site de la HAS, mais celui-ci est ''inactif' !!!
Il est normal de se donner du temps avant de réagir… qu'une rétractation soit faite plusieurs années après les faits honore ses auteurs.. Pour l'affaire des HCL, je ne demande qu'à dire BRAVO à ceux qui corrigeront la littérature. Plutôt que d'accuser, j'alerte et j'attends… Dans certains des cas cités ci-dessus, cela ne nuit pas aux carrières des protagonistes : rassurant ? Des référents à l'intégrité scientifique devraient s'auto-saisir de ces cas dans les universités.. mais ne rien faire est plus facile !
Comme la plupart des lecteurs de ce blog, je connais aussi des cas que je ne dénonce pas (je n'ai ni la mission, ni le temps d'investiguer) ! Je suis donc complice ?
