RetractionWatch narre une rétractation avec de nombreux détails et grâce à l'honnêteté des auteurs. Pas étonnant, ces auteurs sont Suédois, ni américains, ni français. Il s'agit d'un article impressionnant de la prestigieuse revue Cell (facteur d'impact de plus de 30 !). Il s'agit d'un article de 16 pages qui avait fait le buzz à sa parution. Les auteurs suédois du Karolinska Institute avaient identifié une molécule pouvant cibler et tuer des cellules de glioblastomes en améliorant la survie des souris. Cet article de 2014 a été cité 56 fois, ce qui est beaucoup.
Les auteurs n'ont pas pu répliquer exactement les expériences. Les explications données sont plausibles. Félicitons ces auteurs, car certains, n'auraient pas eu cette démarche de demander une rétractation (voire de publier seulement une correction).
Mais que faire des 56 articles ayant cité cet article rétracté ? Probablement que des équipes ont travaillé sur le même thème, voire des thèmes voisins, et ignorent cette rétractation… Est-ce que des allocations de crédits de recherche ont été faites sur la base de cet article ?
Selon l'indice de corruption de Transparency International, sur 176 pays, le Danemark est classé premier, la Suède 4, les USA 18 et la France 23. Dans une lettre de Nature en mars 2016, selon une étude allemande, la Suède était numéro un pour l'honnêteté (la France ne faisait pas partie des 23 pays étudiés).