Nous avons vu que les preprints se développaient, avec par exemple les explications sur AsapBio, avec des règles simples proposées pour comprendre ce phénomène. Il s'agit d'un article qui n'a pas encore été publié dans une revue, et les résultats deviennent publics. Doit-on traduire par pré-impression, ou pré-publication, ou garder le terme preprint, voire préprint… Qu'en pensent nos amis Québécois qui savent parfois mieux protéger notre langue française ?
Non seulement de grands projets d'archives pour preprints se développent, mais certains deviennent thématiques… Par exemple, en août 2017, vient d'être lancé une archive de preprints en archéologie, PaleorXiv avec un logo adapté. Ce sont 6 nouvelles archives lancées en même temps, dont les sciences de la nutrition.
En pratique, le Center for Open Science (COS) de Charlottesville (USA) qui a des projets nombreux dans le domaine de la reproductibilité, a créé un service OSF Preprints qui permet de créer des archives de preprints dans des domaines scientifiques. OSF Preprints contenait 2 077 083 preprints à la date du 23 août 2017. Ces archives de preprints permettent aux auteurs de prendre le leadership sur les comités de rédaction de revues. Des preprints ne donneront jamais lieu à publication dans une revue scientifique. Des revues refusent de considérer des preprints, d'autres invitent des auteurs de preprints à soumettre. Nous avons aussi détaillé les projets de Wellcome trust, ou de la fondation Bill & Melinda Gates… basés sur F1000Research. Dans Nature Index, le 23 août 2017, un billet décrit ces archives de preprints et explique que le COS a d'autres archives : "The open-source platform currently hosts 14 servers and more than 3,500 articles, including SocArXiv (social sciences), PsyArXiv (psychology) and EngrXiv (engineering), as well as the six latest releases: INA-Rxiv (Indonesia), LISSA (library and information science), MindRxiv (mind and contemplative practices), NutriXiv (nutritional sciences), SportRxiv (sport and exercise), and PaleorXiv."
Tout avance vite : va-t-on en médecine voir des archives thématiques par discipline par exemple ? Les preprints de cardio, rhumato ou autres disciplines ? Je commence aussi à analyser sur ce blog des preprints, manuscrits non soumis à une revue par les pairs : sont-ils meilleurs ou pires que les articles des revues indexées ?
Vos avis ? Je ne sais pas bien comment va s'orienter le système, entre cohabitation de preprints et d'articles publiés dans des revues indexées… Revues qui tiennent encore grâce au leurre du facteur d'impact dont la puissance devrait décliner… Vos avis ???? Car en pratique, les chercheurs que je rencontrent ne comprennent pas bien ces évolutions.
Par ailleurs, certains preprints sont très mauvais, voire sans les méthodes, et sont à considérer comme de la publicité !!!!
2 commentaires
Dans mes domaines de recherche, il y a un mouvement fort dans cette direction, les créateurs de préprint essaient de faciliter le développement de cette pratique en listant les revues qui acceptent ou non les pre print. Bel exemple: http://sportrxiv.org/interactive-journal-policy-list/ OU https://psyarxiv.com/
L’évolution des revues papier vers des serveurs est évidemment intéressante. Mais ça ne règle pas un des problèmes de fond que la littérature scientifique a vu surgir il y a une dizaine d’années: les revues prédatrices.
La preuve ? Il y déjà des archives de preprints prédatrices! Pour le cas de la chimie, voir :
http://cen.acs.org/articles/94/i46/Beware-bogus-ChemRxiv.html