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Deux sociétés savantes demandent de rétracter une revue Cochrane dont les conclusions ne leur plaisent pas (cas des antiviraux de l’hépatite C)

Points clés

Cochrane Hep CLe 6 juin 2017, une revue systématique Cochrane intitulée "Direct-acting antivirals for chronic hepatitis C" a créé une surprise, et n'a pas plus à de nombreux experts. Le travail semble bien fait, et ils ont inclu 138 essais randomisés (25 232 participants). La conclusion n'a pas plu dans un environnement pharmaceutique poussant au traitement de tous les porteurs du virus de l'hépatite C… Voici la conclusion de cette revue : "Overall, DAAs (Direct-acting antivirals) on the market or under development do not seem to have any effects on risk of serious adverse events. Simeprevir may have beneficial effects on risk of serious adverse event. In all remaining analyses, we could neither confirm nor reject that DAAs had any clinical effects. DAAs seemed to reduce the risk of no sustained virological response. The clinical relevance of the effects of DAAs on no sustained virological response is questionable, as it is a non-validated surrogate outcome. All trials and outcome results were at high risk of bias, so our results presumably overestimate benefit and underestimate harm. The quality of the evidence was very low."

Un éditorial du Lancet Infectious Diseases (numéro de septembre 2017) revient sur la demande de rétractation qui n'est pas justifiée : "A proper place for retraction". Deux sociétés savantes, Infectious Diseases Society of America (IDSA) and American Association for the Study of Liver Diseases (AASLD), ont critiqué cette revue Cochrane et demandé sa rétractation. Mais ils n'ont pas mis en évidence d'erreurs ou de fraudes nécessaires pour rétracter un article. En fait, leur demande provient du fait que la conclusion ne leur convient pas….

L'éditorial du Lancet Infectious Diseases, non signé, conteste la demande de rétractation mais soutient les vues des sociétés savantes : "To be clear, we at The Lancet Infectious Diseases agree with the IDSA and AASLD that, when you account for the totality of available evidence, DAAs are an effective treatment for HCV infection."

Je ne suis pas spécialiste de ces thérapeutiques, et je me questionne sur ces controverses… Comment analyser les preuves ? La position du grooupe hépato-biliare de Cochrane est courageuse, et les réseaux Cochrane font en général un bon travail….

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5 commentaires

  • Cela n’a rien d’étonnant quand on sait que ces sociétés savantes sont financées par les fabricants des antiviraux d’action directe .On sait que l’interprétation des méta analyses est conditionnée par l’existence ou non des conflits d’intérêt.

    Répondre
  • Bonjour
    votre hypothèse est probablement la bonne.. Mais la position du Lancet confirme alors que ces revues (Lancet et surtout NEJM) sont bien le bras armé des industries pharmas
    Cdlmt

    Répondre
  • Lorsqu’un publication est faite, il est vrai qu’il faut regarder les conflits d’intérêts.
    Mais il est vrai également que les résultats d’une publication doivent être confrontés à la réalité clinique et une conclusion aberrante doit être discutée.
    Grâce au nouveaux traitements (DAA), quasiment 100 % des patients sont guéris de l’hépatite C en 2 à 3 mois, sans effet indésirable notable. Traiter une hépatite C est devenu plus simple que traiter une cystite. On éviter des souffrances, des cirrhoses, des cancers du foie. L’hépatite C deviendra grâce à ces traitements une maladie orpheline en France.
    Cette revue brouille ce message et ne conduit ni au dépistage ni au traitement des patients.
    On discute sur une revue Cochrane qui n’a cliniquement aucun sens.
    Lorsqu’on publie sur de la recherche clinique, il faut savoir s’élever au dessus de son travail et se demander quelle est la pertinence de ce qu’on a démontré.
    Gabriel Perlemuter (hépatologue)

    Répondre
  • Je suis absolument d’accord avec Gabriel Perlemuter. Il s’agit des premiers traitements antiviraux capables d’éradiquer un virus chronique. On en rêve pour le VIH. Cette avancée majeure doit évidemment être intégrée dans le contexte thérapeutique général, et un article doit prendre en compte les éléments de santé publique. Il y a une responsabilité des auteurs dans le cursus général de la pathologie.
    En ce qui concerne la théorie récurrente du complot de l’industrie et des sociétés savantes, s’il vous plait, épargniez nous ce fantasme.

    Répondre
  • Personnellement j’aurais une autre hypothèse,
    il y a peut-être dans cette affaire une confusion entre efficacité du traitement et niveau de preuve de son efficacité.
    L’efficacité est le pourcentage de patients guéris par le médicament (je ne suis pas gastro-entérologue mais en tant que rhumatologue j’avais au moins 3 patients qui avaient une hépatite C chronique active avec une cirrhose active et qui sont aujourd’hui guéris, à tel point que j’ai pu débuter un traitement par methotrexate qui est formellement contre-indiqué en cas d’hépatite virale et qui dans leur cas est parfaitement toléré depuis la guérison, ils avaient une polyarthrite rhumatoïde.
    Le niveau de preuve c’est une autre affaire, il s’agit de la rigueur de la démonstration d’efficacité. Personnellement, si j’étais un laboratoire qui avait découvert le traitement d’une maladie parfois mortelle est presque toujours incurable, je ne perdrais pas de temps à faire des salamalecs pour plaire à la collaboration Cochrane (qui est au demeurant très utile dans les domaines où justement l’efficacité des traitement est discutable) et où il faut des études compliquées pour le démontrer.
    Personnellement je ne verrais pas le mal chez le fabricant mais plutôt une stratégie pour mettre le plus rapidement possible un médicament révolutionnaire sur le marché. Pas besoin de faire des études compliquées quand l’efficacité est évidente.
    Tout le monde y gagne puisque le médicament est hors de prix, ce qui enrichit le laboratoire et le patient parce qu’il a une chance de guérison.

    Répondre

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