Rechercher
Fermer ce champ de recherche.
Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Le Machiavélisme serait un facteur de risque des méconduites en recherche en Hollande (généralisable ???)

Points clés

Lecture d'une excellente étude dans PLOS One fin 2016...  Son titre : Personality Traits Are Associated with Research Misbehavior in Dutch Scientists: A Cross-Sectional Study. Faut-il prendre en compte la personnalité pour promouvoir l'intégrité ? Oui ?

Les méthodes m'ont fait découvrir des échelles pour mesurer des traits de personnalité et des comportements discutables en Machiavelrecherche. Ces chercheurs hollandais d'équipes transdisciplinaires (médecine interne, philosophie, épidémiologie et biostat, sciences sociales) ont pu faire un gros travail à partir de 535 experts biomédicaux de 4 centres médicaux universitaires en Hollande. Ils ont étudié 4 types de personnalités :

  • Machiavélisme, défini ainsi : "la tendance d'une personne à être sans émotion, détachée de la morale conventionnelle et donc encline à tromper et à manipuler les autres, à se concentrer sur l'accomplissement absolu et à accorder une haute priorité à sa propre performance" ; dans Wikipédia en français, il y a : Le machiavélisme désigne dans le langage courant une conception de la politique prônant la conquête et la conservation du pouvoir par tous les moyens…
  • Narcissisme, défini ainsi : "la tendance d'une personne à rechercher la satisfaction de la vanité ou de l'admiration égoïste et à obtenir la reconnaissance de ses propres attributs" ; nous avons analysé le travail de Lemaître dans ce domaine ;
  • Traits psychopathes, définis ainsi : "comportement antisocial durable, empathie et remords diminués, comportement désinhibé ou audacieux" ;
  • Estime de soi.

Pour évaluer les méconduites, ils ont utilisé un questionnaire, le RMMS (Research Misbehavor Severity Score).

L'hypothèse était d'estimer si ces traits de personnalité étaient associés à des méconduites en recherche. Voici la traduction du résumé :

Méthodes : Dans cette étude transversale, 535 chercheurs biomédicaux néerlandais (taux de réponse de 65 %) provenant de toutes les couches hiérarchiques de 4 centres médicaux universitaires des Pays-Bas, ont été inclus. Nous avons utilisé des questionnaires de personnalité validés tels que la Triade Noire / Dark Triad (narcissisme, psychopathie et machiavélisme), l'échelle d'estime de soi de Rosenberg, le Questionnaire sur la pression de publication (PPQ), ainsi que des caractéristiques démographiques et propres à l'emploi pour étudier l'association des traits de personnalité à un score composite de gravité des comportements de recherche erronés.

Résultats : Le machiavélisme a été positivement associé (bêta 1.28, IC 1.06±1.53) à un comportement erroné de recherche autodéclaré, alors que le narcissisme, la psychopathie et l'estime de soi ne l'étaient pas. L'analyse exploratoire a révélé que le narcissisme et l'inconduite en recherche étaient plus graves chez les personnes occupant des postes universitaires supérieurs (c-à-d. les professeurs) (p<0,01 et p<0,001, respectivement), et que les scores d'estime de soi et la pression de publication étaient plus faibles (p<0,001 et p<0,01, respectivement) que chez les titulaires d'un doctorat postdoctoral.

Conclusions : Le machiavélisme peut être un facteur de risque d'inconduite en recherche. Le narcissisme et l'inconduite en recherche étaient plus répandus parmi les scientifiques biomédicaux occupant des postes universitaires supérieurs. Ces résultats suggèrent que la personnalité a un impact sur le comportement de recherche et devrait être prise en compte dans la promotion d'une conduite responsable de la recherche.

Partagez cet article sur les réseaux:
Facebook
Twitter
Pinterest
LinkedIn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles populaires

Archives mensuelles

Suivez-nous

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter mensuelle

Tags

Vous pourriez aussi aimer