Les National Academies of Science, Engineering, Medicine viennent de publier un rapport sur le harcèlement sexuels dans les milieux académiques et de la recherche. Intéressant, et très médiatisé. Le titre du rapport de 310 pages téléchargeable gratuitement : Sexual Harassment of Women, avec un sous-titre 'Climate, Culture, and Consequences in Academic Sciences, Engineering, and Medicine'. (image de la page 32 du rapport).
Dans le résumé de ce rapport, il y a des données de l'Université du Texas montrant que les étudiantes seraient sujettes au harcèlement sexuel en science (20 % des étudiantes), dans les études d'ingénieur (25 %) et dans les études médicales (40 %). Il y a plein de données de ce type dans ce rapport.
C'est un rapport qui s'adresse au monde académique (science, ingénieur, médecine) dominé par des hommes avec une habitude de tolérance.. je vous épargne les 15 recommandations de ce rapport. Je vous suggère surtout de voir la vidéo de 2 minutes ci-dessous. Elle a quatre points : 1) Il faut intégrer des valeurs dans notre système (avec des politiques, des procédures, notamment pour l'attribution des postes) ; 2) Il faut changer les dynamiques de la décision, et il faut rendre les financements transparents (et indépendants) ; 3) Il faut apporter un soutien aux victimes, avec des procédures d'écoute, des archives, etc.. ; 4) Il faut améliorer la transparence, et la responsabilité dans le système.
La présidente des Académies, Marcia McNutt, est très engagée, et elle a publié une vidéo de 3 minutes sur ce rapport. Les Académies américaines prennent des dispositions dans ce domaine. Les Académies françaises ne peuvent que suivre le mouvement, mais quand ? La revue Nature a commenté ce rapport, ainsi que Science (Marcia McNutt était rédactrice en chef de Science avant de rejoindre les académies), et le BMJ explique que le harcèlement sexuel est pire ne médecine. Sur twitter : #ScienceToo
Tout ceci devrait être appliqué au fonctionnement des comités de rédaction dans les revues car ils sont influencés par des hormones mâles, ainsi qu'au niveau des auteurs, les femmes étant sous-représentées.
Donc rien de bien différent de ce que l'on voit dans des domaines hors harcèlement, comme l'attribution de la paternité des articles, les conflits d'intérêts, voire la nomination des directeurs, etc.. comme le PDG de l'Inserm, car il faut changer de vieilles habitudes.
PS : j'ai évité l'erreur faite dans ma newsletter en évoquant le 'harassement' comme mot français… il faut bien dire harcèlement en français. Merci à ceux qui m'ont corrigé.