Ces recommandations ont été initiées par European Association of Science Editors (EASE) en2012, publiées en mai 2016, et je les ai présentées en septembre 2106. Nous avons commenté un article du JAMA utilisant correctement ces concepts. Le site de EASE a une section dédiée avec toutes les informations utiles (image). Devinez : leur mise en oeuvre n'est pas satisfaisante. La plupart des auteurs, rédacteurs, éditeurs en santé humaine, en recherche animale n'ont jamais entendu parler de ces trucs. Nous avons eu un atelier avec environ 50 rédacteurs…. moins de 10 avaient endorsé SAGER dans les instructions de leur revue. J'ai dit qu'aucune revue française ne les avait mises dans leurs instructions aux auteurs… On s'en fout en France ? Je vais traduire et publier la version française : qui veut m'aider ?
Une rédactrice du Lancet a témoigné que, sans avoir endorsé SAGER, il y avait une conscience et des discussions au sein des rédactions. Une autre rédactrice du groupe Lancet nous a expliqué que ce n'était pas possible de mettre en oeuvre (rapporter sexe et genre quand aucune différence n'est observée ; cela ralentit le process éditorial car il y a d'autres priorités ; ce n'est utile que pour quelques articles). Le groupe CELL Press (et J of Endocrinology ?) ont endorsé cette politique. Dans les instructions des revues de CELL, il y a "The sex and gender, or both, must be reported for human subjects, and the sex of animal subjects and cells must be provided. In cases where this is appropriate, the influence (or association) of sex, gender, or both on the results of the study must be reported. Reporting of the age or developmental stage of subjects is also required."
Mais comment les rédacteurs peuvent insister auprès des auteurs pour donner le sexe des cellules, tissus, animaux, etc… quand ce n'est ni demandé, ni évalué au niveau des comités d'éthique, de l'allocation de ressources par les jurys ? En fait tous sont responsables.
La première recommandations, c'est d'utiliser correctement les termes sexe et genre. Pas toujours facile pour moi, je confonds un peu ces subtilités (en fait ce ne sont pas des subtilités).
Au Canada, depuis 2010, pour les Canadian Institutes of Health Research, il y a des recos détaillées pour les chercheurs, et il faut répondre à deux questions lors du dépôt d'un projet de recherche (et 70 % des chercheurs répondent) :
- Are sex (biological) considerations taken into account in this study?
- Are gendre (socio-cultural) considerations taken into account in this study?
Ils ont beaucoup d'informations, dont une bonne vidéo de 4 minutes sur YouTube.
Dans Horizon 2020, il y a des trucs sur sexe et genre, et le NIH considère le sexe uniquement, et demande beaucoup d'informations.
Sur le site canadien, il y a des définitions :
Le sexe biologique est déterminé par un ensemble d'attributs biologiques retrouvés chez les humains et les animaux. On l'associe principalement à des caractéristiques physiques et physiologiques, par exemple les chromosomes, l'expression génique, les niveaux d'hormones et la fonction hormonale ainsi que l'anatomie génitale et sexuelle. On décrit généralement le sexe biologique en termes binaires, « femme » ou « homme », mais il existe des variations touchant les attributs définissant le sexe biologique ainsi que l'expression de ces attributs.
Le genre est déterminé par les rôles, comportements, expressions et identités des hommes, des femmes, des filles, des garçons et des personnes de diverses identités de genre. Il influence la perception qu'ont les gens d'eux-mêmes et d'autrui, leur façon d'agir et d'interagir ainsi que la répartition du pouvoir et des ressources dans la société. On décrit souvent le genre en termes binaires (fille/femme ou garçon/homme); pourtant, on note une grande diversité dans la compréhension, l'expérience et l'expression du genre par les personnes et les groupes