Sujet compliqué car de bons articles peuvent être publiés dans des revues prédatrices, alors que de mauvais articles sont parfois publiés dans des revues prestigieuses ! Mon avis est souvent demandé, mais il me faut environ 15 minutes pour répondre avec un avis parfois incertain. Des revues prédatrices se professionnalisent, rendant nos évaluations difficiles.
Cet article de Learned Publishing apporte de bonnes réflexions, mais pas de solution pour identifier les revues prédatrices. Il est signé par un danois, publié début 2019, avec comme titre : "How can a questionalbe journal be identified: Frameworks and checklists". Les messages principaux :
- Il existe des guides pour identifier les revues prédatrices, mais ils ont des critères différents, et n'ont pas été testés ;
- Les méthodes pour évaluer une revue douteuse considèrent en partie la qualité de la recherche publiée ;
- La plupart de ces méthodes tendent à désavantager les nouvelles revues, et les revues en langue non anglaise ;
- Il faudrait des guides rigoureux pour déterminer quels critères sont valides pour déterminer la qualité d'une revue.
Les critères de la liste de Beall semblaient être : le comité de rédaction, le management de la revue, l'intégrité, des standards médiocres, ainsi que d'autres critères mal définis. Il a été proposé au cours du temps d'autres méthodes basées sur les APCs (Article Processing Charges) payés en avance, les erreurs typographiques et mauvaises présentations, la publicité pour un facteur d'impact (faux en général), la demie-vie courte des URLs, l'appel pour des articles par des spams, etc.. Certains ont proposé de ne considérer que les revues indexées dans DOAJ, PubMed, Web of Science, Scopus… mais ces bases se sont fait piéger parfois et doivent faire le ménage.
Je suis surpris car le site "Penser, Vérifier, Soumettre" n'a pas été cité dans cet article. Plusieurs articles ont listés les 13 ou 25 caractéristiques des revues douteuses. Cabells a des black et des white lists, avec une soixantaine d'indicateurs, mais ce service est cher. Je ne suis pas persuadé qu'il faille payer pour savoir quelles sont les revues douteuses !
Personnellement, j'envoie toujours des emails à 3 ou 4 membres listés sur les comités de rédaction : souvent une réponse (sur 4 envois) pour confirmer brièvement que leur nom a été usurpé. J'utilise des adresses emails recherchées sur internet, et jamais les adresses emails suggérées par la revue douteuse (elles sont fausses souvent).
Avez-vous des conseils ?
2 commentaires
Il y a un excellent article d’opinion signé par Massimo Nespolo dans le dernier Newsletters de la IUCr (International Union of Crystallography), qui inclut des pistes pour éviter les revues prédatrices, mais aussi, ce qu’il appelle « les revues insidieuses ».
https://www.iucr.org/news/newsletter/etc/articles?issue=141171&result_138339_result_page=11
C’est un long article (comme toujours avec Massimo), mais il est très complet sur beaucoup d’aspects, et surtout, il met en lumière un futur proche pas très rassurant. Un extrait:
« Once the trust in the academic publication is lost, there will be no reason to spend tax-payers’ money to pay open-access fees. This may eventually result in a collapse of the open-access system itself; or may even seriously threaten academic publication as a whole. »
Bonjour,
merci, merci pour cette référence… Il formalise bien ce que je suspecte… Certains taux d’acceptation semblent être influencés par l’appât du gain, avec une communauté scientifique qui applaudit.. je vais lire de plus près
Cdlmt
HM