eLife, fin juillet 2019, a publié un article sur le mauvais usage du facteur d'impact par les institutions de recherche.
Il s'agit de données en Amérique du Nord… qu'en est-il en France ?
Voici la traduction, au mieux, du résumé de cet article : "Nous avons analysé à quelle fréquence et de quelle façon le facteur d'impact des revues (FI) est actuellement utilisé dans les documents d'évaluation, de promotion et de titularisation d'un échantillon représentatif d'universités du Canada et des États-Unis. 40 % des établissements à forte intensité de recherche et 18 % des établissements de masters ont mentionné le FI, ou des termes étroitement liés. Parmi les institutions qui ont mentionné le FI, 87 % ont appuyé son utilisation dans au moins un de leurs documents d'évaluation, 13 % ont fait preuve de prudence quant à son utilisation et aucune ne l'a fortement critiqué ou interdit. De plus, 63 % des établissements qui ont mentionné le FI ont associé la mesure à la qualité, 40 % à l'impact, à l'importance ou à la signification, et 20 % au prestige, à la réputation ou au statut. Nous concluons que l'utilisation du FI est encouragée dans les évaluations, en particulier dans les universités à forte intensité de recherche, et qu'il y a du travail à faire pour éviter l'utilisation abusive potentielle de paramètres comme le FI."
Le résumé ne montre pas la qualité de cette recherche, elle-même partie d'un large programme. L'introduction de l'article est bien faite avec toutes les bonnes références sur ce sujet. L'article contient 61 références bien choisies et qui sont la base de ce qu'il faut connaître sur le facteur d'impact. Le facteur d'impact est de moins en moins utilisé, mais que c'est long pour changer des pratiques : dès 1963, puis en 1972, E Garfield, inventeur du facteur d'impact mettait en garde contre une mauvaise utilisation possible ; les travaux de PO Seglen dans les années 1990 ont bien montré les dangers du facteur d'impact. Un des articles de PO Seglen en 1997 dans le BMJ avait pour titre : "Why the impact factor of journals should not be used for evaluating research", et le relire est agréable ; il contient un encadré avec tous les défauts du facteur d'impact.
Il n'est pas utile de commenter les discussions de leaders français qui admirent le facteur d'impact !