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COVID-19 : Comment rétracter l’article « Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of… (Gautret P et al) » ?

Points clés

L’article « Hydroxychloroquine and azithromycin as a treatment of COVID-19: results of an open-label non-randomized clinical trial (Gautret P et al. PMID 32205204) » a créé des conflits incroyables… et les retractedréserves de ISAC (International Society of Antimicrobial Chemotherapy). Il semble que personne n’a vu les données sources, ni les avis des relecteurs ? Ce serait assez simple….

L’article a déjà été cité une cinquantaine de fois (Bingo pour la revue). Les remarques sont :

  • En français « Choroquine : Les graves erreurs de la méthode Raoult » ;
  • Elisabeth Bik a fait une bonne analyse sur son blog Science Integrity Digest ;
  • Les commentaires sur PubPeer sont utiles (61 commentaires le 5 avril 2020) ;
  • Le blog de Leonid Schneider a un billet « Chloroquine genius Didier Raoult to save the world from COVID-19 » ;
  • Etc…   mais, mais…
  • La société savante ISAC, propriétaire de la revue International Journal of Antimicrobial Agents prend ses distances avec la décision de publier cet article ; cette situation est rare ; en disant « The ISAC Board believes the article does not meet the Society’s expected standard, .. », ISAC semble dégager sa responsabilité, ce qui pose la question de la rétractation de l’article.
  • La rétractation est une procédure simple qui préserve l’intégrité des publications. C’est une décision qui honore les auteurs quand les arguments existent. L’article reste en ligne avec le tampon ci-dessus, et une note expliquant la décision.

Comment rétracter cet article ? Il y a plusieurs stratégies :

  1. Demande des auteurs qui reconnaîtraient les déficiences de l’article, etc….  Peu probable ;
  2. Décision unilatérale du comité de rédaction qui considère qu’il y a suffisamment d’éléments, et qui veut plaire à ISAC ; c’est plutôt bien…   Peu probable quand le rédacteur en chef et un autre membre du comité de rédaction sont co-auteurs…  cela s’appelle la convenance sociale au sein du comité de rédaction ;
  3. Investigation d’une ou des organisations d’affiliations des auteurs ; il y a suffisamment d’interrogations pour qu’un référent intégrité scientifique décide de faire auditer les données sources pour mettre fin à la polémique. Quel référent intégrité peut répondre à une demande de l’organisation (Président), voire s’autosaisir du dossier ? Le référent intégrité de l’Université d’Aix Marseille qui est le premier concerné. Il n’est pas le mieux placé compte tenu des convenances sociales locales. Toute institution concernée par l’affiliation d’un auteur pourrait conduire une enquête sur l’intégrité des données (Aix Marseille Univ, IRD, AP-HM, SSA, VITROME, MEPHI, Marseille ; CHU de Nice, Université Côte d’Azur, Nice, INSERM). Les noms des référents intégrité de ces organisations sont ici.Heureusement les Universités d’Aix-Marseille et de Nice ont des référents intégrité très intègres. La situation est difficile pour eux, et ils méritent notre soutien.
  4. L’investigation peut être évitée si les données ont déjà été transmises à l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, et qui publierait une évaluation.

Quelle que soit la conclusion, une investigation permettrait d’arrêter les polémiques et de demander à la revue de rétracter l’article si des arguments existent. Cela grandirait notre système français naissant d’intégrité scientifique vis à vis de la communauté internationale. Est-ce que je rêve ?

J’espère que l’hydroxychloroquine va marcher car de bons essais sont en cours. Quels que soient les résultats de ces essais, la rétractation de cet article (et combien d’autres de la même équipe ?) doit être envisagée.

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Un commentaire

  • Il faut bien reconnaître que, dans les circonstances particulières que nous connaissons, il est admissible qu’une équipe souhaite porter très vite à la connaissance de la communauté scientifique une hypothèse thérapeutique, hasardeuse, mais fondée sur quelques arguments empiriques.
    Le problème est que les moyens utilisés par les Marseillais sont un détournement des principes de publication. Cela porte préjudice à la confiance qu’il faut avoir dans la rigueur de l’édition scientifique.
    La question cruciale est : comment dorénavant faire autrement, et mieux, quand le contexte justifie qu’on discute et qu’on explore rapidement des hypothèses potentiellement utiles, sans devoir attendre qu’elles ne servent plus à grand chose ?
    Les catégories de publications sont trop peu explicites et il est vain de ne vouloir que des « éditions scientifiques » toutes soumises aux mêmes exigences, qui prétendent à un niveau de science qui n’est pas le seul utile. Pour ne prendre qu’un exemple parmi cent, des études de simple réplication devraient avoir droit de cité dans des éditions spécialisées dans ce « créneau », et leurs auteurs devraient pouvoir bénéficier de l’audience et de la valorisation qu’ils méritent – bien qu’ils n’aient pas révolutionné la connaissance humaine.
    Pierre Rimbaud

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