Cette stratégie est connue, et je cite souvent des créations de revues dans certains groupes. La médecine est un domaine où ces stratégies marchent. Avec les revues du groupe Nature, le JAMA, le BMJ, The Lancet ont depuis 20/30 ans créé des revues avec la marque du titre phare et en général, la notoriété arrive… Pour le JAMA, ce sont d’abord les revues Archives of qui ont été renommées JAMA, avant de créer de nouvelles revues. Est-ce le métier et les compétences des rédacteurs qui arrivent à ces succès ? Ils trasnfèrent leur savoir-faire à d’autres rédactions. La notoriété (facteur d’impact), l’audience et les revenus suivent dans un environnement très compétitif. L’analyse de M Kelfaoui et Y Gingras, disponible en accès libre sur le site du CIRST de Montréal, est passionnante, bien faite et exhaustive. le titre est adapté : Transformer un capital symbolique en capital économique en optimisant les marques de revues scientifiques. En fait rien de différent des pratiques d’autres secteurs, par exemple Nestlé qui a créé Nesquick, Nestea, Nescafé, Nespresso…
L’histoire des grandes revues est reprise en détail, avec les dates, en montrant que depuis 10 ans, le phénomène s’accélère. La figure ci-contre (voir page 8 du document) illustre la création des revues par les principaux groupes et Nature, ACS (American Chemical Society), BMJ sont en tête par leur volume de revues filles. Un tableau montre que ces revues sont rapidement dans le top 10 des revues de la même spécialité, montrant la valeur du nom. Mais pour le groupe JAMA, 5 revues ont perdu de la notoriété en changeant de nom.
Les articles refusés par le titre phare sont en général recyclés dans le groupe, avec par exemple la cascade : Nature, puis Nature journals, puis Nature Communications, puis Scientific Reports. Depuis 2014, ce groupe a lancé des revues npj (Nature Partner Journal) en accès ouvert, comme npj Breast Cancer par exemple. Ce sont des partenariats avec des institutions (Chine, Australie, Arabie Saoudite en tête).