Je remercie mes deux co-auteurs, B Plaud et E Caumes, qui m’ont aidé pour formaliser nos impressions sur les rôles de revues scientifiques pendant la pandémie. Les revues ont fait de leur mieux pour gérer les urgences, avec une pénurie de relecteurs, et dans un contexte parfois accusateur. Je remercie La Presse Médicale Formation pour les relectures et l’acceptation de cet article mis en ligne le 7 novembre en accès libre.
L’article peut paraître long avec 10 pages car nous avons essayé de présenter factuellement ce que nous avons observé : un tsunami d’articles, des manipulations de revues, des revues avides de hot papers, les revues prédatrices, et malgré tout une information de qualité. Pour illustrer, l’image ci-contre représente les prépublications COVID-19 (consultable ici). Quelles pratiques seront pérennes après cette crise ?
Les points essentiels sont :
- Les éditeurs, propriétaires des revues scientifiques avec les sociétés savantes, ont mis en accès libre les articles traitant de la COVID-19 au sein d’un espace dédié.
- Les revues médicales prestigieuses ont reçu jusqu’à une centaine de manuscrits par jour, pour en publier moins de 2 ou 3 % ; cependant, les règles de relecture par les pairs n’ont pas toujours été suivies.
- Des revues ont créé de nouvelles rubriques pour alléger les standards de publication, attirer les auteurs, ou augmenter le nombre de citations.
- Des manipulations des publications ont été observées.
- Les revues prédatrices, pour certaines créées lors de la pandémie, ont profité de la crise sanitaire pour attirer auteurs et articles.
- Les médecins ont adopté le système des prépublications, après avoir été réservés sur son utilité.
- Les revues scientifiques n’ont plus la primeur des résultats des recherches.
PS : Je suis membre du comité de rédaction
Un commentaire
FASCINANT… La recherche actuelle sur Covid-19 permet aux chercheurs de publier dans les journaux les plus prestigieux des données que l’on connaît depuis plus de 20 ans sur l’inflammation et le sepsis (le rôle du système du complément dans les effets délétères de l’inflammation), voir même 28 ans (la synergie entre deux cytokines pour aboutir à la mort) !!!