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Déontologie et processus de publications scientifiques, avec les délires de l’auto-plagiat

Points clés

bergadaa 2Le livre ‘L’urgence de l’intégrité académique‘ a été lancé le 28 juin 2021 à Genève, en présence de la plupart des auteurs (j’en fais partie). J’ai déjà lu les 520 pages avec plaisir et je présenterai régulièrement quelques-uns des 32 chapitres. Par exemple, un collègue de Toulouse, Jacques Py, Professeur de psychologie sociale, a un chapitre intitulé ‘Déontologie et processus de publications scientifiques’. Jacques Py est rédacteur en chef depuis 2007 de la revue ERAP ou European Review of Applied Psychology. Son expérience transpire dans ce chapitre avec des intertitres comme : La dynamique de responsabilité des revues scientifiques ; La mécanique structurelle d’implosion du système d’évaluation par les pairs ; Petits arrangements en famille ; La transmission de connaissance et l’appropriation des idées ; Le besoin d’un code de déontologie. Il décrit bien les principaux maux des revues scientifiques, avec une vision ‘sciences sociales’ intéressante.

Je reprends intégralement un paragraphe sur une fraude, l’autoplagiat (page 139) : ‘Lorsque l’on combine la tendance à l’autoplagiat avec l’accroissement du nombre d’articles publiés, on assiste à des situations inextricables en terme de responsabilité : admettons qu’un article ait été cosigné par quatre auteurs, chacun pouvant se sentir responsable de ce qui a été publié ; si chacun de ces auteurs reprend, dans des articles écrits seuls ou avec de nouveaux coauteurs l’essentiel de l’introduction, de la partie méthode, de la discussion, on aura dans un second temps, cinq articles identiques pour une grande partie, et si les nouveaux coauteurs font de même, ce sera, dans un troisième temps, une vingtaine d’articles au contenu en grande partie commun…  et tout cela, sans que jamais les auteurs n’aient le sentiment d’avoir été des plagieurs puisqu’ils se sont contenter de s’autoplagier. Gageons que ce phénomène a participé à l’augmentation très significative du nombre d’articles publiés, ceux-ci ayant plus que doublé au cours des vingt dernières années.

Est-ce que cette observation dérivée des sciences sociales s’applique à la médecine ? Oui, très probablement. J’ai parfois rencontré des grands experts justifiant les autoplagiats par le fait qu’ils sont les meilleurs et que les revues les sollicitent en permanence. Ce n’est pas leur faute si les revues les sollicitent et qu’ils s’autoplagient en permanence ! L’autoplagiat est une fraude !

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3 commentaires

  • Je suis assez mitigé sur le sujet. Lorsque l’on a mis au point une mthode en recherche, un modele expérimental, que l’on applique ensuite sur des produits différents, il est normal et souhaitable que la partie méthodes soit tres ressemblante ou identique sauf les produis.
    Si on dit on a étudié tels produits B dans la méthode expérimentale déjà décrite avec A (ref) sans rien dire de plus, dans un journal différent, les reviewers et editeurs qui n’ont pas necessairement accès à la revue de A vont naturellement exiger une descrption précise de la dite méthode. Ce n’est pas du plagiat. Pareil, je travaille dans le SNDS (systeme national des données de santé), et nous avons mis au point une description simple de ce que c’est, utilisée dans une vingtaine de papiers. Est-ce du plagiat? Faudrait-il systématiquement changer les mots, au risque de devenir imprécis ou inexact? dans une introduction d’un travail sur le covid, combien y a-t’il de manières de dire la covid est une infection lièe au virus sars-cov2, responsable d’une épidémie mondiale…
    Peu- etre devrait on faire une bibliothèque de platitudes utilisables pour les introductiôs d’artivles sur le covid, sida, infarctus, avec et toutes les maladies courantes, sans remettre systématiquement toutes les références, en présumant que lecteur averti a un minimum de compétences et de connaissances?
    Pareil pour ce qui concerne la discussion: il y a des frgments standardisés de discussion des mėthodes en pharmacoépidémiologie. On pourrait ne pas en parler, renvoyer à une ou des publications, ou résumer les grandes catégories de biais…, repris d’autres papier le plus souvent. On ne peut pas toujours réinventer la roue…

    Répondre
  • Bonjour,

    vous avez raison d’insister. Quand un article de recherche est passé dans un logiciel de similitudes, il faut éliminer la section méthodes de la recherche de similitudes. Décrire une IRM, une méthode biologique, etc… nécessite de reprendre les mêmes termes. Paraphraser pour décrire une IRM serait une erreur. Dépister des plagiats ou auto-plagiats dans les méthodes n’a pas de sens.

    Par contre ces revues générales qui copient/collent des extraits déjà publiés n’est acceptable que si des guillemets, des italiques signalent la partie recopiée. Recopier sans le dire n’est pas acceptable.

    Cdlmt

    Répondre
  • Je partage tout-à-fait cet avis!
    Je ne vois pas le problème de réécrire ailleurs ce qui a pu être publié précédemment, sous réserve d’en faire référence, surtout si l’objectif est didactique (et non pour donner l’impression de publier une nouvelle innovation…)
    Le plus grave reste le plagiat d’un autre en se faisant apparaître comme l’initiateur…

    Répondre

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