‘People in school need to be taught that the internet is like reading graffiti on the wall‘
La pandémie nous a fait découvrir la communication de la science en général, que ce soit la communication vers les chercheurs ou vers le citoyen (averti). Nous nous étonnons de la désinformation en science, mais ce phénomène ne semble pas nouveau, ni induit par la pandémie. Un article, basé sur des interviews en Australie, écrit par de bons chercheurs dont JA Byrne qui collabore avec un collègue grenoblois (C Labbé), apporte des réflexions sur la communication des résultats de la recherche. Cet article de BMJ Open Science a été mis en ligne le 1 décembre 2021.
Dans l’introduction, les auteurs expliquent que des sous-groupes seraient plus souvent en accord avec la désinformation : des jeunes, des hommes, une mauvaise éducation, des compétences insuffisantes en matière de calcul. Les facilitateurs de la désinformation sont nombreux : réseaux sociaux, télévision, chercheurs, systèmes de publication académique, et problèmes liés au public cible). Les objectifs et méthodes de cette recherche sont bien décrits et corrects. Les résultats sont basés sur 16 interviews (dont 10 femmes) avec zoom et d’une heure environ.
Beaucoup de réflexions : la pratique de la mauvaise science et les pratiques de communication peuvent faciliter la production de mauvaise science, et laisser le public avec des difficultés pour accéder à de l’information scientifique de qualité. Il y a un manque d’éducation du public sur comment accéder, identifier et interpréter l’information d’une science fiable. Les changements devraient venir de la communauté scientifique, des médias en général et des méthodes de financement des gouvernements. La mauvaise science est la conséquence de la pression institutionnelle pour publier, de la compétition pour les postes académiques, et par une mauvaise formation des chercheurs. Un verbatim à propos de l’affaire Lancetgate/Surgisphère est intéressant : ceci arrive couramment et bien avant la pandémie. Le tableau 2 liste les visions des participants sur la prévalence de la désinformation. Le tableau 3 est constructif avec des actions recommandées pour réduire la science de mauvaise qualité. Il y a 15 propositions que nous connaissons : enregistrer les protocoles, mieux former les chercheurs, récompenser le peer-review, avoir plus de ressources en statistique, former les médias, éduquer dès l’école pour développer un esprit critique, etc….
Le BMJ Open Science (ne pas confondre avec Thebmj, BMJ Open et d’autres revues de la famille BMJ), est une revue en accès libre qui publie une dizaine d’articles par an depuis son lancement fin 2017. En 2021, cinq articles de recherche ont été publiés. Peu connue, et n’ayant pas de facteur d’impact, cette revue reste sélective avec un taux d’acceptation de 14 % des articles soumis. Sa ligne éditoriale ne semble pas très facile à percevoir.
3 commentaires
Bonjour,
vous pourriez aussi relayer cette communication : Vicent Pavan , « Dénoncer la fausse science épidémiologique : réquisitoire contre l’article « Estimating the burden of SARS-CoV-2 in France » : 17 chercheurs de 10 instituts ne comprennent ni les probabilités ni les mathématiques et inventent » l’équation générale de la vérité » qu’ils résolvent en » double aveugle » avant d’en maquiller piteusement la présentation et de se suicider sur la théorie du R0″
https://hal-amu.archives-ouvertes.fr/hal-02568133v3
merci
Bonjour
Merci pour cette information intéressante. En fait, c’est une bagarre de préprints… car aucun des deux articles n’a été publié ou évalué par des pairs… C’est un exemple très particulier, et qui pose beaucoup de questions sur la diffusion des informations.
La lettre de V Payan est courageuse… Est-ce que le référent intégrité de l’institut Pasteur a été sollicité ? Je ne sais pas.
Cdlmt
Je m’aperçois que V Pavan milite contre le port du masque, ce qui appelle à la plus grande prudence vis-à-vis de ce comportement.