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Faut-il nettoyer les articles scientifiques qui ont été offensants ou dommageables ? Oui pour les rédacteurs du groupe BMJ

Points clés

Pour une fois, ces mouvements de nettoyer l’histoire ne viennent pas de l’Amérique du nord, mais du Royaume-Uni. Que penser de cet éditorial co-signé de 3 rédacteurs du groupe BMJ : research integrity manager, research integrity editor et du nouveau rédacteur en chef ? Est-ce que c’est une marque du nouveau rédacteur Kamran Abbasi ?

Cet éditorial du 27 juillet 2022, (accès libre) intitulé « Agir sur le contenu historiquement offensant des archives du BMJ« , est bien écrit. Les deux premiers paragraphes :

Comment traiter le contenu publié qui peut être offensant ou nuisible ? Les articles nouveaux ou récemment publiés attirent le plus l’attention des lecteurs. Ils sont également publiés à une époque où les relecteurs et les rédacteurs sont sensibilisés aux contenus potentiellement offensants, qu’ils soient, par exemple, fondés sur la race, le sexe, l’orientation sexuelle, la religion, la géographie ou la culture. Les erreurs et les offenses peuvent toujours se produire, mais elles sont plus susceptibles d’être rapidement identifiées et corrigées étant donné bmj harmfull’immédiateté et la visibilité de l’internet et des réseaux sociaux.

Mais qu’en est-il du contenu publié il y a de nombreuses années, à une époque où le langage n’était peut-être pas considéré comme offensant ? Certains des défis liés au traitement du contenu historique reflètent ceux liés au traitement des personnages historiques, des artefacts et des documents qui sont le produit de leur époque et de leur société.

Il y a 4 groupes de problèmes à considérer (image ci-contre de l’article). Il n’est pas possible de relire les archives, mais les revues du groupe BMJ examineront les alertes des lecteurs. S’il y a problème dans l’article, la note ci-dessous sera mise en exergue des articles électroniques (mais les articles papiers dormiront tranquilles sans cette note). La voici dans la langue originale :

Please be aware that this article contains potentially harmful or offensive language or ideas. BMJ does not in anyway endorse or condone discrimination of any kind. While some of this content may not have been considered harmful at the time of publication, we now recognise that it may contribute to or perpetuate harms. We have decided to keep this content available as part of the scientific record for now. However, this decision may be reviewed in the future.

Nous ne serons pas tous d’accord avec ces positions…  qui vont dans le sens de l’intégrité scientifique, de la recherche responsable….   je vote pour, et vous ???

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3 commentaires

  • Le grand historien Lucien Febvre avait déclaré en substance : « L’anachronisme est le péché irrémissible de l’historien ». Nous ne pouvons pas juger les options culturelles du passé avec les options culturelles du présent. Nous devons les admettre. On ne réécrit pas l’histoire.
    Je vote contre.

    Répondre
    • Bonne citation +++ C’est intéressant d’avoir des points de vue divers. Je suis d’accord pour ne pas réécrire l’histoire et pour ne pas juger avec les outils 2022. C’est par exemple très complexe pour tous les examens d’images (Western blots par exemple) des années 2000 que certains voudraient analyser avec les pratiques 2022.. il faut de la prudence. Pour l’instant, le BMJ n’évoque pas de réécrire ou corriger… mais seulement signaler.
      Merci pour votre point de vue.

      Répondre
      • Attendez, Hervé ! Les tricheries de 2000 restent des tricheries en 2022 ! La police enquête pendant des lustres sur les cold cases… La séquençage de l’ADN permet souvent de les résoudre, l’oeil exercé d’Elisabeth Bik fait de même pour confondre les tricheurs, même retraités. Toutes proportions gardées, un crime reste un crime, une fraude scientifique reste une fraude scientifique. D’autant plus que cette dernière peut avoir retardé de façon considérable une découverte scientifique, la mise au point d’un médicament, etc. parce que des naïfs ont cru ce que publiaient les fraudeurs…

        Répondre

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