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L’entreprise savante vendue aux revues mercantiles de faible qualité : normal pour certains collègues

Points clés

De petites communautés scientifiques s’habituent à publier vite en payant, avec un peer-review léger. De ce fait, elles s’éloignent des revues de sociétés savantes pour se prostituer en ciblant des éditeurs mercantiles.

C’est une analyse du Cirad des pratiques détaillées de Mdpi, mais cela aurait pu concerner Frontiers, Bentham et bien d’autres éditeurs peu scrupuleux. Bien qu’ayant des pratiques de sollicitations agressives, ces éditeurs ont des facteurs d’impact pour leurs revues (Clarivate Analytics ne demande qu’à faire des profits en attribuant facilement les facteurs d’impact). Ces revues ont été incluses, sur la base d’un facteur d’impact qui n’est pas un indicateur de qualité, dans des listes dites positives de revues scientifiques proposées par des universités. Ces éditeurs ont des revues qui peuvent publier de bons articles, mais c’est souvent une science vite faite. Les sociétés savantes perdent progressivement le contrôle de la diffusion et de l’évaluation des savoirs…  et les éditeurs historiques, accusés de faire des profits (c’est vrai, mais beaucoup moins de profits que ces éditeurs mercantiles), vont s’adapter et faire des numéros spéciaux pour rester dans le marché…   triste. Je connais quelques collègues qui réalisent le naufrage, mais ils sont minoritaires.

Le rapport du Cirad (juillet 2022) s’intitule ‘Mdpi, produire en masse les articles avec un délai soumis-accepté de quatre semaines‘. Le rapport complet (34 pages) n’est pas public. Le résumé exécutif de 8 pages est explicite et je vous suggère de le lire (attention, il faut bien le trouver sur le site Cirad, voir image ci-contre). Je cite une phrase de cette analyse : ‘Mdpi s’installe dans les habitudes des scientifiques, qui apprécient le service rendu par son modèle de revues : acceptation quasi certaine, publication ultra rapide (délai médian soumis-publié de 38 jours en 2021, incluant un délai accepté-publié de 3 à 5 ciradjours), frais restant inférieurs aux autres revues hybrides ou en libre accès total pratiquées par les chercheurs.‘ Ce rapport est un travail très sérieux et passionnant, réservé aux chercheurs du Cirad.

Félicitons Mme Fovet-Rabot pour ce travail énorme et bien documenté, avec de nombreuses références. Il y a beaucoup d’informations sur ces pratiques des revues anciennement prédatrices reconverties dans un business lucratif, et le billet de blog de Dan Brockington est édifiant…. il n’a pas été actualisé car….

Quand nos collègues réaliseront, il sera probablement trop tard….   Nos hauts dirigeants ont d’autres priorités et je les comprends.

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