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Les études stériles des traitements COVID-19 sont peu médiatisées

Points clés

C’est la loi de la science : les études stériles n’ont pas la médiatisation des pseudo-études des gourous divers et variés. La preuve scientifique demande du temps pour avoir des données probantes… mais cela n’intéresse pas les médias. Notons surtout que contrairement à ce que disent de nombreux collègues, les revues scientifiques publient des études stériles (anciennement dites négatives). Citons deux exemples parmi d’autres :

L’ivermectine n’a jamais traité la COVID-19

Ce sont 7 essais publiés par les revues du groupe JAMA qui ont confirmé l’ineficacité de l’ivermectine dans la COVID-19. Sans compter les essais publiés par d’autres revues. Le dernier essai, publié le 20 février 2023, a inclu 1206 malades. C’était une comparaison versus placebo. Que de gaspillage de ressources pour évaluer ces médicaments !

La fluvoxamine n’a jamais traité la COVID-19

fluvoxamine

Ce sont 1331 malades qui ont été randomisés pour comparer la fluvoxamine versus placebo. Voici le résumé visuel ci-joint. Les premiers essais ont eu des résultats controversés, certains avec de petits effectifs. Un éditorial décrit ces autres essais.

 

Quelle tristesse de voir que pendant la pandémie, tout, et surtout n’importe quoi a été dit sur les traitements de la COVID-19. Essayer d’expliquer aux médias qu’il n’existait pas de données probantes était presque impossible. Nous avons les preuves de l’inefficacité de certains traitements, mais les médias n’en parlent pas. Le public manque aussi d’esprit critique !

PS du 27 février : je remercie P Rimbaud pour son commentaire, et j’ai modifié le billet en remplaçant négatives par stériles.

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9 commentaires

  • Il me parait très préjudiciable à l’activité scientifique d’appeler « négative » une étude qui donne un résultat… positivement significatif !
    Comme je l’ai déjà exprimé ici (vous me le pardonnerez), une étude qui ne donne pas de résultat doit être dénommée « stérile » ; sa publication n’est pourtant jamais inutile, car elle donne l’exemple de ce qu’il faut améliorer dans les méthodes pour ne pas dilapider inutilement l’argent de la recherche !
    En revanche, les études qui invalident des hypothèses fallacieuses (fâcheusement dites « négatives ») sont des plus importantes
    – tant d’un point de vue scientifique (« popperien » : la réfutation formelle est la seule certitude de la science)
    – que d’un point de vue pratique (il est essentiel de tordre le cou aux pratiques erronées).
    Le problème est que les réfutations mécontentent justement ceux qui font commerce de ces pratiques…
    Trouvera t-on une appellation qui motivera les éditeurs à mécontenter leurs sponsors ? On pourrait dire simplement « études réfutatives », ce qui soulignerait leur mérite.

    Répondre
  • J’aurais regretté avant tout la faible publicité des études REFUTATIVES qui démontrent réellement la futilité de traitements hypothétiques.
    Mais il est vrai que beaucoup d’études sont plus souvent stériles (par défaut de puissance, biais constitutifs ou incidents), c’est-à-dire malheureusement incapables de conclure quoi que ce soit d’utile !

    Répondre
  • Bonjour,

    Oui c’est long et peu médiatisé malheureusement et tout cela a couté bien cher pour rien. Mais le seul avantage c’est qu’au final la science a parlé et nous conforte dans la position que nous avons prise, le petit nombre qui s’est battu sur tous les fronts, et nous donne des billes pour continuer à combattre les antivax, antiscience, gourous et manipulateurs de tout genre qui pullulent encore sur les réseaux sociaux.
    Merci pour votre travail
    Olivier

    Répondre
  • Je ne suis pas convaincu par le terme stérile, qui implique une absence de conséquences ou d’issue. Ce peut etre le cas d’études ayant des failles telles qu’elle ne donnent rien, et qui d’ailleurs ne méritent probablement pas d’être publiées. Mais quand il s’agit d’études methodologiquement solides qui confirment une non différence ou un non-effet, c’est autre chose. On devrait d’aileurs demandee pour ces études ne petmettant pas de conclure à une différence entre les comparateurs, une analyse d’équivalence, permettant en effet de rejeter positivement une différence, et de conclure à l’absence de différence et donc à l’inefficacité par comparaison avec in placebo. Ce qui entre autres permet de tenir compte d’un éventuel manque de puissance. Une telle conclusion serait tout sauf stérile.

    Répondre
  • OUI, MERCI pour ces réactions. J’ai eu plusieurs commentaires sur ce terme stérile qui ne donne pas satisfaction…. Le terme négatif n’est pas non plus satisfaisant…

    Répondre
  • Je vous prie de m’excuser si j’ai mal exprimé le sens d’études stériles, manifestement mal compris.
    Il s’agit très étymologiquement d’études qui ne donnent rien (parce que leur méthode est fautive ou biaisée), c’est à dire dont les résultats n’ont aucune valeur et dont la publication ne fait qu’encombrer la littérature (sauf, je l’ai dit, à titre d’illustration dans les revues de méthodologie).
    Les études réfutatives, au contraire, donnent des résultats (négatifs) intéressants qui doivent être publiés – même au grand dam de ceux qui en attendaient une positivité, et souvent contre leur gré !
    La perception de ces phénomènes est sérieusement déficiente. Le sujet me parait loin d’être anecdotique et peut-être que les mots employés n’y sont pas étrangers.

    Répondre
  • Merci pour ce billet, et cette intéressante discussion. Si je comprends bien, le propos de M Maisonneuve porte sur les études qui n’ont pas montré d’effet du traitement, certaines réfutatives, d’autres stériles par défaut de méthode.
    Dans tous les cas, ces études ne pouvaient ni présumer de l’efficacité ni présumer de l’inefficacité des molécules testées. Par conséquent, les qualifier de « gaspillage de ressources » est un jugement a posteriori et biaisé. Si les résultats avaient été positifs, on aurait sauté de joie et on les aurait qualifiées du meilleur investissement en recherche de l’année, peut-être!
    C’eût été du gaspillage si les études cherchaient à répondre à des questions mal formulées ou inintéressantes, ou si la méthodologie avait été foireuse. Si j’ai bien compris, ce n’était pas le cas dans ces études du JAMA.
    Bien à vous

    Répondre
    • En effet les études stériles sont un gâchis de ressources parce qu’elles ont été mal conçues et/ou mal exécutées – et c’est malheureusement très fréquent.
      Les études méthodologiquement valides sont toutes intéressantes, que leurs résultats soient entièrement nouveaux (attendus ou inattendus) ou bien confirmatifs, ou encore réfutatifs.
      L’exigence vis-à-vis des publications est malheureusement extrêmement faible ; et, pour avoir enseigné cette matière durant des décennies, je peux témoigner que les lecteurs sont très mal formés à l’analyse critique.

      Répondre

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