Voici la traduction du résumé d’un preprint déposé sur arXiv le 11 juin 2023 avec le titre Characterizing the effect of retractions on scientific careers. C’est un gros travail avec 38 pages, 7 figures, 13 tableaux. Complexe quand ce sont des maths. Les trois auteurs signent ‘Social Science Division, New York University Abu Dhabi’. Ils sont partis de 23 000 articles rétractés ayant 73 000 auteurs, leur échantillon filtré avait 4 672 articles rétractés et 15 614 auteurs.
Un quart des auteurs ayant un article rétracté quittent le monde de la publication
Ce sont 25 % des auteurs qui vont arrêter de publier (quitter le monde de la publication). La répartition est : 4,6 % quittent un peu avant la rétractation, 16,2 % quittent dans l’année de la rétractation, et 4,2 % l’année suivante. 96 % des domaines concernés sont « Biology, Medicine, Chemistry, Physics and other STEM fields« . Je ne sais pas qu’en penser !
Voici le premier paragraphe de la discussion de l’article
Les jeunes chercheurs sont plus impactés que les séniors
La rétractation d’articles universitaires est un outil fondamental de contrôle de la qualité lorsque la validité des articles ou l’intégrité des auteurs sont remises en question après la publication. Les rétractations n’éliminent pas complètement les articles des archives, mais elles ont des conséquences considérables pour les auteurs ayant des articles rétractés et leur carrière, car elles servent de signal visible et permanent des transgressions potentielles. Des études antérieures ont mis en évidence les effets négatifs des rétractations sur le nombre de citations et les citations des coauteurs. Cependant, les mécanismes sous-jacents à l’origine de ces effets et les impacts plus larges au-delà de ces mesures traditionnelles n’ont pas été pleinement explorés. Nous comblons cette lacune en nous appuyant sur Retraction Watch, site internet le plus complet sur les rétractations, et nous l’associons à Microsoft Academic Graph, un ensemble complet de données sur les publications scientifiques et leurs réseaux de citations, et à Altmetric qui surveille l’attention portée en ligne à la production scientifique. Notre enquête se concentre sur : 1) la probabilité que les auteurs quittent l’édition scientifique à la suite d’une rétractation, et
2) l’évolution des réseaux de collaboration entre les auteurs qui continuent à publier après une rétractation.
Notre analyse empirique révèle que les auteurs ayant des articles rétractés, en particulier ceux qui ont moins d’expérience, ont tendance à quitter l’édition scientifique après la rétractation, en particulier si leurs rétractations attirent l’attention. En outre, nous découvrons un modèle selon lequel les auteurs ayant des articles rétractés qui restent actifs dans la publication ont tendance à maintenir et à établir plus de collaborations que leurs homologues n’ayant pas d’articles rétractés. Dans l’ensemble, malgré le rôle indispensable des rétractations dans le maintien de l’intégrité de la communauté universitaire, nos résultats mettent en lumière l’impact disproportionné que les rétractations imposent aux chercheurs en début de carrière par rapport à ceux dont la carrière est mieux établie.
Merci à TheMetaNews pour l’info
Note car j’ai hésité : Les expressions « le quart de » ou « un quart de », accompagnées d’un complément de nom au pluriel, s’accordent au singulier si la proportion est exacte, au pluriel sinon (« le quart des présents s’est abstenu », « un quart des Français sont d’accord »).