Je vous propose de vous associer aux félicitations à adresser à G Filliateau, référente intégrité de l’Inserm : BRAVO. L’intégrité scientifique à l’Inserm a une longue histoire et j’avais coordonné un numéro spécial de la Presse Médicale publié en septembre 2012 avec un article de Martine Bungener et Michelle Hadchouel qui ont précédé G Filliatreau pour créer cette délégation à l’intégrité à l’Inserm. L’article avait pour titre Rôle des institutions dans la gestion de la fraude scientifique : l’exemple de la Délégation à l’intégrité scientifique de l’Inserm.
Inserm ou l’histoire de l’intégrité en France
Il est intéressant de revoir l’histoire en relisant cet article, tant l’Inserm a été précurseur en France. Cet article est d’accès gratuit sur EM Consulte.
Comme cela est le cas pour la plupart des institutions ou des pays dotés d’une structure en charge de l’intégrité ou de la fraude scientifique, c’est une suspicion de fraude scientifique dans l’une de ses unités de recherche, qui, en 1998, a conduit Claude Griscelli, alors directeur général de l’Inserm, à prendre conscience de l’impréparation des instances décisionnelles de l’Institut à faire face à la survenue de telles allégations.
La délégation à l’intégrité scientifique (DIS), sous la responsabilité d’un délégué nommé par la direction, a été créée en 1999. Le cahier des charges reprenait l’essentiel des propositions de la mission de réflexion : définition des atteintes à l’intégrité ; esquisse des procédures en cas d’allégation ; création d’un guide de bonnes pratiques ; élaboration d’une stratégie de prévention ; promotion d’une déontologie de la publication scientifique.
Intégrité : une affaire de femmes ?
Vous lirez avec plaisir le parcours de G Filliatreau sur le site Inserm présentant les prix. Il y a une superbe photo que j’ai volée ci-dessus. Ghislaine est au premier plan. Il me semble normal que ce soient des femmes qui s’occupent d’intégrité… les hommes n’ont pas le temps car ils fraudent. La liste des chercheurs ayant le plus d’articles rétractés est ultra-dominée par les hommes…
Quand on voit les chemins tortueux du Cnrs pour développer l’intégrité, on ne peut que proposer de nommer des femmes. Je le pense, mais je vais me faire insulter !
Un commentaire
Ben non, cher ami, je ne m’associe pas.
À propos d’un cas flagrant de fraude scientifique, je lui ai demandé, le fraudeur ayant une étiquette de l’INSERM, si une instruction avait été ouverte sur son cas. J’ai été estomaqué quand elle m’a demandé : « Pourquoi voulez-vous savoir si une instruction a été ouverte ? ». Je suis resté sans voix. Bonjour la transparence !
Des raisons, j’en vois cinq :
• D’abord en tant que scientifique, pour savoir si les travaux de ce chercheur sont fiables et si je peux m’en servir pour faire avancer les miens ;
• En tant que médecin, pour savoir si les résultats issus de ses publications permettront de découvrir de nouveaux médicaments actifs ou si les essais cliniques sont voués à l’échec ;
• En tant que journaliste , pour informer le public, spécialisé ou non, de l’avancée des connaissances dans le domaine de la biologie et de la santé ;
• En tant que citoyen, pour savoir si l’argent de mes impôts, qui sert entre autres choses à payer ces chercheurs et à financer leurs travaux, est utilisé à bon escient ;
• En tant que père et grand-père de famille, afin de montrer à mes enfants et petits-enfants que la fraude et l’imposture, une fois démontrées, sont punies comme le sont les délits et les crimes.