Etats généraux de l’information : bons rapports mais aucune reconnaissance des sources scientifiques primaires

Points clés

En septembre 2024, ont été émis deux rapports avant dépôt d’un projet de loi. Ne crions pas victoire car les algorithmes ont pris le pouvoir et l’objectif serait de le reprendre. Ces bonnes initiatives n’ont pas considéré les revues scientifiques, ignorent donc les sources primaires d’information en science. C’est probablement normal, car certaines propositions renvoient aux professions leurs responsabilités en leur demandant de s’organiser. Les

Les états généraux de l’information (EGI) : inquiétude générale et profonde

egiJe vous incite à lire au minimum la synthèse des 15 propositions. Ces EGI ont été un très gros machin mais 20 experts enfermés dans un hôtel trois jours auraient fait aussi bien. Je vous laisse voir le barnum. Vous pouvez télécharger ici le rapport de 352 pages et d’autres documents. Je reprends un extrait de l’intro :

Il y a urgence : l’information, récit du réel indépendant, vérifié et engageant la responsabilité de celui qui la produit, est menacée et marginalisée. Les journalistes, dont c’est le métier, et les médias d’information, dont c’est l’activité, sont paupérisés. L’espace public est polarisé par une force nouvelle, celle des algorithmes et de leurs effets d’accélération et d’amplification, notamment sur les réseaux sociaux. Enfin, de nombreuses forces œuvrent à décrédibiliser l’information, par la « weaponisation »¹ du réseau, des interfaces et des algorithmes, dans des entreprises de désinformation ou de mésinformation.

Le déploiement de l’Intelligence artificielle (IA), et plus précisément des Intelligences Artificielles Génératives va encore accroître le poids des algorithmes.

Parmi les 15 propositions, la première est rassurante ‘Faire de l’éducation à l’esprit critique et aux médias à l’école une priorité’. En pratique, pourquoi s’arrêter à l’école ? L’EMI est ‘sanctuarisé, c’est pour tous.

Il y a deux recommandations aux professionnels de l’information, à savoir : 1) la profession devrait s’engager dans une démarche volontaire et plurielle de labellisation ; 2) la profession devrait commencer à construire un outil de gestion collective pour les médias d’information. Par professionnels de l’information, ce sont les journalistes, les médias grand public. Pourquoi les professionnels de l’édition spécialisée ne se saisiraient pas l’opportunités pour réfléchir aux sources primaires de l’information, à savoir les publications des résultats de recherche ?

Tous citoyens de l’information : les 100 propositions des députés de la majorité présidentielle

30 députés ont voulu apporter des contributions aux EGI et préparer un projet de loi qui sera déposé fin septembre 2024. Leurs 100 propositions ont été proposées aux EGI et sont sous forme d’un livre blanc de 91 pages qui a trois parties :

  • L’information à l’heure du numérique : faire confiance dans un univers de surinformation
  • Le statut des journalistes : recréer du lien avec les citoyens et sécuriser les parcours
  • Pluralisme et indépendance des médias : un enjeu démocratique de premier plan

Pas trop de redondances, et la proposition de loi couvre les points du domaine du législatif. Beaucoup de propositions ne sont pas du domaine législatif, et le prochaine gouvernement, ainsi que les professions peuvent s’en inspirer.

Et les revues scientifiques ? Une certification, mais par qui ???

Compte tenu des dérives de la gestion des savoirs par les revues scientifiques, il faudra bien un jours faire le ménage. Nos députés et autres gouvernants n’ont pas de possibilité de s’en mêler car les problèmes ne sont pas au niveau des revues de langues françaises. Le problème est celui des revues scientifiques anglo-saxonnes, essentiellement celui des revues de piètre qualité, mais pas que. Derrière une certification, pourrait être poussée une reprise en main par la communauté académique et les sociétés savantes. Dans le rapport IAP de 2022, il y a quelques suggestions sur une certification ! La liste française des revues recommandables par la conférence des doyens est une première avancée….

Le travail des ateliers de Giens avec neuf recommandations pour lutter contre la désinformation sur les produits de santé a été présenté aux responsables d’ateliers EGI. C’est aux professionnels de santé de s’occuper de la désinformation en santé !

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