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Le réseau des Académies (IAP) lutte contre les revues prédatrices : sont-ils seuls ?

Points clés

Il est de plus en plus difficile d’identifier les revues prédatrices

Ce bon rapport d’avril 2022 est en accès libre sur le site IAP. Il y a un rapport de synthèse traduit en français (27 pages), chinois, arabe, espagnol, portugais, et russe. Nous savions que l’IAP (InterAcademy Partnership qui regroupe 149 académies des sciences) travaillait sur ce thème. Comme certains d’entre vous, j’avais répondu à leur enquête. C’est un travail de deux ans. Le rapport complet en anglais a 126 pages et beaucoup de données sur l’enquête. Sur ce blog, il y a de nombreux billets sur ce problème sous-estimé par nos collègues et les institutions (pas les bibliothèques).

Le rapport évalue à 15 000 le nombre de revues prédatrices, et la traduction en plusieurs langues traduit l’inquiétude justifiée de l’IAP. En page 6 de la synthèse en français : Les pratiques prédatrices se diversifiant et devenant de plus en plus sophistiquées, il est de plus en plus difficile d’identifier, de suivre et de surveiller les revues et les conférences prédatrices, et de les distinguer en toute confiance de celles qui sont frauduleuses, mal financées ou de piètre qualité.

Le rapport a beaucoup de données provenant de  1800 répondants dans 112 pays, et je ne détaille pas ici, mais c’est très informatif. Au moins 24 % des répondants ont publié dans une revue prédatrice, on participé à une conférence prédatrice, ou ne savent pas.

Un spectre de comportements prédateurs

Je reproduis ci-dessous la figure 1 du rapport. Elle montre la complexité du problème :

iap prédateurs

Il y a une figure semblable pour les conférences prédatrices.

Des recommandations nombreuses pour chaque communauté

Les auteurs ont 8 conclusions et pour chacune d’elle, il y a des recommandations, avec des tableaux bien faits

  1. Les définitions actuelles des revues et conférences soi-disant prédatrices sont inadéquates
  2. La connaissance et la compréhension des pratiques et comportements prédateurs sont généralement insuffisantes
  3. Les publications et les acteurs prédateurs deviennent de plus en plus sophistiqués
  4. Les revues et les conférences prédatrices sont en hausse et risquent de miner la confiance du public dans la recherche et l’intégrité de la recherche et de créer un gaspillage important des ressources de recherche
  5. Les revues et conférences prédatrices risquent de s’enraciner dans la culture de la recherche
  6. La monétisation et la commercialisation de rapports de recherche académique contribuent au développement des pratiques et comportements prédateurs
  7. Les systèmes d’évaluation de recherche contemporains sont un important facteur de pratiques prédatrices
  8. Les pratiques prédatrices exploitent les faiblesses du système de révision par les pairs : le manque de transparence dans le processus de révision par les pairs, ainsi que le manque de formation, de moyens et de reconnaissance des réviseurs

Et le tableau 2 (pages 20 à 24) a des recommandations détaillées pour : Communauté de chercheurs (auteurs, superviseurs, mentors) ; Établissements d’études supérieures, y compris les universités ; Organisations multilatérales (UNESCO par exemple) ; Académies ; Bailleurs de fonds de recherche et ministères de la Recherche ; Editeurs ; Bibliothèques et services d’indexation ; Associations/organismes en charge d’organiser des conférences.

Le rapport liste les bonnes références sur le sujet.

Merci à The MetaNews

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2 commentaires

  • Le poids croissant de maisons d’édition avec des pratiques douteuse est un réel problème qu’il faut traiter en communiquant avec les chercheurs et en les responsabilisant vis à vis de leur pratique de publication. Cependant, les sociétés savantes ont fait preuve d’un conservatisme très marqué par rapport à l’édition scientifique: en effet, une partie non négligeable de leurs revenus proviennent de la diffusion de journaux dont elles sont propriétaires. Elles ont bloqué depuis pas mal de temps les initiatives pouvant faire évoluer le système de l’édition scientifique vers une plus grande ouverture et des pratiques plus vertueuses. Alors qu’elles auraient pu être le fer de lance de l’évolution vers des modes de publication plus ouverts et en prise directe avec les communautés de chercheurs, elles ont voulu protéger le système par abonnement voire l’évolution vers la publication en Accès libre avec des APCs (frais de publication).
    Des alternatives existent et permettent aux communautés de chercheurs de reprendre la main sur l’édition scientifique. Citons les Peer Communities in… lancées par des collègues français.

    Répondre
  • Bonjour,

    il est évident que les modèles diamant, et Peer Community In sont d’excellentes démarches. Elles se heurtent à des réalités : faire des revues, diffuser la science sont des métiers qui demandent de l’expertise.. et tout cela coûte beaucoup d’argent.
    Le business rôde et il faut savoir l’intégrer, danser avec. Si Peer Community In avec quelques millions de $ pour se développer, cela serait plus rapide… $ de fondations, ou de sociétés commerciales ? C’est la réalité de nos sociétés..
    Par exemple, que fera une Université française ayant développé des revues diamant quand ces revues publieront en masse des articles non européens ??
    H Maisonneuve

    Répondre

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