Il s’agit d’une déclaration de l’APAME (Asian Pacific Association of Medical Journal Editors) publiée sous forme d’éditorial dans le numéro de septembre 2024 du MJA (Medical Journal of Australia). Le titre est repris ci-dessus. Cette déclaration a été adoptée lors du congrès APAME de fin août 2024, à Newcastle, Australia.
Les signataires de l’éditorial
Ce sont les présidents, anciens présidents de l’APAME, la rédactrice en chef du MJA (Viginia Barbour), et des rédacteurs du Canada et de Singapour. Le site de l’APAME apporte des informations sur ce congrès qui avait un guest speaker avec le rédacteur en chef du Lancet, Richard Horton. Sa présentation : Mega Trends in Medical Journals (pre-recorded).
Un engagement fort pour lutter contre les éditeurs et journaux prédateurs
C’est une déclaration de rédacteurs de journaux médicaux. Je ne reprends que quelques extraits en les traduisant :
Considérant
– Que les revues et les éditeurs prédateurs (ou pseudo) offrent des publications en libre accès en échange de frais sans avoir recours à des services éditoriaux solides ou à des services de publication ; il s’agit notamment de « fausses » revues ou d’« arnaques » ou d’éditeurs qui envoient des courriels d’hameçonnage promettant une évaluation rapide
– Les articles recueillis par les revues ou éditeurs prédateurs (ou pseudo) peuvent ne jamais être publiés, ou sont souvent publiés avec une qualité ou une accessibilité médiocre, indépendamment de toute autre considération des auteurs pour les retirer, ce qui fait que ces recherches sont effectivement perdues ;
Confirmant nos volontés de lutte contre….
Il y a un appel aux ‘États membres et gouvernements des régions du Pacifique occidental et de l’Asie du Sud-Est de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec les parties prenantes des secteurs non gouvernementaux et privés, à formuler et à mettre en œuvre des procédures et des processus pour identifier et agir contre les revues et les éditeurs prédateurs (et pseudo), et de guider les revues nouvelles et existantes pour qu’elles ne s’engagent pas dans des pratiques prédatrices ;
Avec des engagements pour éviter ces pratiques, etc..
La déclaration est pas mal faite et pourrait adaptée à nos environnements puis être adoptée par nos institutions etc….
2 commentaires
La lutte contre les revues prédatrices, les pseudo-journaux et les paper mils est tout à fait justifiée et absolument nécessaire. En revanche elle ne doit pas être un prétexte au développement d’un Maccarthysme venant défendre la « pureté » de la science. Il n’y a pas de pureté en sciences, pas plus que dans aucun autre domaine. Il y a des controverses indispensables à l’émergence de consensus…jusqu’à ce que ces consensus soit déboulonnés. Les reviewers de l’année dernière faisaient ils si mal leur boulot que des articles viennent contredire un an après les données jugées « justes et pures » ? Comment faire le distinguo entre une évaluation bâclée dans une revue « grise » et une évaluation approfondie mais biaisée par des liens d’intérêt non déclarés ? Ceux-ci sont particulièrement nombreux et souvent difficilement décelables. Le fait que les évaluations se pratiquent de façon croisée (j’évalue ton article, tu évalues mon grant) facilite les ententes tacites, les monopoles d’investigation et les petits arrangements entre amis. In fine, ces pratiques auront un impact délétère très important car le lecteur des articles publiés dans ces revues « de qualité » considérera les données comme inattaquables.
Un début de solution serait de privilégier (je dirais presque « à l’exclusion de toute autre ») les revues représentant des sociétés savantes, dont les revenus vont aux dites sociétés, cad à la communauté scientifique qu’elles représentent), plutôt qu’à des actionnaires anonymes.