Ce billet sur Scholarly Kitchen du 20 mars 2025 est très complet, très détaillé. Normal, il est écrit par Phill Jones, co-fondateur de MoreBrains Cooperative. Ce billet contient les meilleures références sur le sujet, avec quelques commentaires. Son titre : Tackling Science’s ‘Nasty Photoshop Problem’
Embellissements d’images avec des outils Photoshop like
L’auteur rappelle quelques cas emblématiques, notamment dans l’Alzheimer avec Eliezer Masliah et Sylvain Lesné. Nous savons que la maladie d’Alzheimer est très gangrénée par la fraude... et que des milliards de dollars vont couler dans ce domaine, avec les médicaments soi-disant nouveaux. Les embellissements d’images, par exemple de gel d’électrophorèse ou autres retouches sont très fréquents. Ils auraient concerné 68 % des cas de méconduites investigués aux USA en 2007 et 2008 par l’Office of Research Integrity. C’est Elisabeth Bik qui a le plus travaillé sur ce sujet, notamment dès sa thèse de doctorat.
L’intérêt de ce billet, c’est une partie très documentée et intitulée :
How publishers, equipment manufacturers and institutions are responding
C’est Mark Rossner qui a été le premier à alerter sur ce problème. En 2002, Journal of Cell Biology a commencé à rechercher les images manipulées. Voir son interview de 2013 dans Scholarly Kitchen. Ensuite, ce billet est très complet en listant des recommandations de revues scientifiques qui de plus en plus demandent les originaux pour les vérifier ! Pas facile, car les auteurs doivent fournir ces sources en plus du manuscrit. Les recommandations de STM sont assez complètes et sont la source de la plupart des recommandations. Je ne peux les reproduire car le PDF fait 11 pages. Il y a des principes : « Les recommandations présentées dans ce document reposent sur deux séries de principes, qui sont résumés ci-dessous. Il y a tout d’abord les principes relatifs à l’intégrité des images qui s’adressent aux chercheurs. Ces principes concernent la manière dont les images doivent être traitées pendant les expériences, en préparation de leur utilisation comme preuve sous-jacente pour le rapport scientifique (article de recherche, préprint, ou jeu de données). Deuxièmement, il existe des principes sur la manière dont les rédacteurs doivent traiter les questions d’intégrité des images, en particulier en ce qui concerne leur responsabilité dans le contexte des revues, des auteurs, des lecteurs et des institutions, ainsi que la manière dont ils doivent traiter les questions d’intégrité des images, par exemple, les sources sous-jacentes et les données de réplication dans les contrôles d’intégrité des images. » Un tableau détaille les 3 niveaux de manipulations avec des exemples et les stratégies pour les rédacteurs avant et après publications. Le niveau I correspond à des erreurs honnêtes (pas toujours honnêtes) sans altérer les messages, le niveau II concerne les embellissements plus importants (beautification) et le niveau III la fraude.