La création de nouvelles revues scientifiques ne s’arrête pas… voire pire ? Un journal scientifique de la propagande trumpienne arrive

Points clés

C’est vertigineux car de nouvelles revues sont créées alors que les chercheurs ont déjà beaucoup trop de revues à leur disposition. Est-ce une réponse aux universités qui poussent les chercheurs à publier beaucoup plus ? Périodiquement, je publie des billets sur de nouveaux projets..   Par exemple, un nouveau Lancet arrive encore, et ce sera un succès … The Lancet Obstetrics, Gynaecology, & Women’s Health will showcase original research, evidence-based reviews, and insightful features on women’s health, obstetrics, and gynaecology, encompassing the entire life course—from adolescence through menopause and beyond.

Le meilleur : Lifecycle journal est une initiative du Center for Open Science

Il s’agit d’un projet ambitieux et de bonne qualité, mais est-ce suffisant pour réussir ? C’est proposé par le COS à Charlottesville, USA, centre très connu pour la promotion de la science ouverte. Leur projet est bien décrit, similaire à d’autres existants, comme les PICs (Peer Community In) et nous attendons les premières publications. Il y a deux types de soumissions : les ‘Research plan’ (en fait le modèle Registered reports) et les ‘Outcomes report’ (en fait l’article lifecycle journalclassique). Projet rigoureux car protocoles, données sources doivent être soumis. Je traduis (merci DeepL) des extraits du projet : Lifecycle Journal est un nouveau modèle transparent de communication scientifique qui vise à confier la publication et l’évaluation à la communauté scientifique elle-même. En tant que revue Diamant en libre accès visant à favoriser l’ouverture, la rigueur, la crédibilité et l’autocorrection dans la production de connaissances, Lifecycle Journal permet de partager et d’évaluer divers résultats de recherche à tous les stades du cycle de vie de la recherche……. Lifecycle Journal utilise un modèle de « publication avant évaluation » où la recherche est publiée avant d’être évaluée, ce qui permet à la communauté scientifique elle-même d’exercer un contrôle. Lifecycle Journal est une plateforme qui soutient le travail de la communauté scientifique. Le processus d’évaluation consiste en plusieurs services indépendants d’évaluation traditionnelle par des pairs humains, par des machines et par des services d’évaluation empirique de la crédibilité. Lifecycle Journal et les services d’évaluation n’émettent pas de décisions d’acceptation ou de rejet. Au contraire, les auteurs sont habilités à décider quand ils en ont fini avec la phase active de révision et de réponse aux évaluations en déclarant éventuellement la version actuelle comme Version of Record (VOR). La VOR marque la fin du processus de révision coordonné par la revue et s’apparente à un article publié dans une revue traditionnelle.

 Le pire : Journal of the Academy of Public Health ; un peu trouble ?

Ce projet mérite attention car cette nouvelle revue arrive avec l’ère trumpienne. Le numéro un est paru en janvier 2025, et de nouveaux articles arrivent fin mars 2025… Le rédacteur en chef est un biostatisticien suédois qui ne cache pas ses opinions républicaines, voire ses remises en cause des confinements et autres positions discutables. Il s’appelle Martin Kulldorff, né en 1962, avec une carrière nord-américaine terminée par un licenciement / une démission de l’université de Harvard en 2024. The journal est publié par une coquille vide, The Academy of Public Health.

Ce journal appartient à la RealClear Foundation (???) qui déclare ses objectifs, dont celui de payer $ 500 aux relecteurs, et avec des Frais de Traitement des Articles (APCs des anglo-saxons) de $ 2000 :

  1. Open access, so that scientific articles can be read by all scientists and anyone in the public. 
  2. Open peer reviews that anyone can read at the same time as they read articles; signed by the reviewer.
  3. Rewarding reviewers with an honorarium and public acknowledgement. 
  4. Removal of article gatekeeping, letting the Academy of Public Health’s distinguished scientists freely publish all their research results in a timely and efficient manner, together with their associated peer reviews. 

Le comité de rédaction surprend car ce sont d’éminents confrères, dont John Ioannidis, Tom Jefferson, Peter Gotzsche….. Et surtout le nouveau directeur des NIH. Sont-ils complotistes, otages ou volontaires de leur plein gré ?

Parmi les articles du premier numéro, le rédacteur en chef est auteur de ‘The rise and fall of scientific journals and a way forward« . Article sans réelle vision… avec des banalités. Son journal sera le meilleur, et il critique The Lancet, PNAS, et le système en général ! Prudence, prudence…  mais l’argent a du pouvoir !

Sur Wikipedia, vous trouverez : Jonathan Howard said the journal’s founders were « misinformation superspreaders » and that it was likely to prove a vehicle for « propaganda masquerading as science to further the MAGA/MAHA political agenda ». Est-ce la bonne analyse…  nous verrons. Je me joins à ceux qui pensent que ce journal va propager la désinformation trumpienne

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3 commentaires

  • Vous retenez donc avant tout le qualificatif « trumpien » plutôt que la qualité du comité éditorial de la revue ?
    ah, pardon, cela vous trouble un peu quand même….
    on baigne vraiment dans la science jusqu’au cou quand on lit ça
    remettre en cause les confinements c’est déjà être mis à l’index?
    et au bout de 5 ans, vous en êtes toujours là? quelle misère quand même

    Répondre
  • L’article de Kulldorff dans ce premier numéro, assez maigre commentaire d’une publication de 2023, laisse une impression très étrange…
    Le reste étant un peu à l’avenant, on est en droit de se demander ce que font les membres du comité de rédaction dans cette galère. Voyons la suite…

    Répondre
  • Merci de nous signaler cette revue qui ‘a déjà sollicité plusieurs fois pour soumettre des articles alors que je ne suis qu’un modeste chercheur amateur et non institutionnel (rhumatologue libéral) qui sintétéresse à l’évalution des thérapies « artisanales » (comprendre non médicamenteuses comme s’il falais évaluer les traitements complexes comme les médicaments…

    Répondre

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