Ils sont habiles et félicitons les responsables de la Maison de l’Artemisia pour leur persévérance. Mais ils vendent de la poudre de perlimpinpin et trompent le public. Ce n’est pas sérieux, car en 2018 et 2019, ils ont publié des essais cliniques frauduleux… La fondatrice est une orthodontiste qui croit connaître le paludisme comme moi je soigne les caries dentaires. En 2020, j’ai commenté les fraudes de ces chercheurs avec deux articles rétractés, articles promus par la Maison de l’Artemisia et le Pr C Perronne.
Des tisanes pour le paludisme sans essais cliniques rigoureux !
Sur leur site : La Maison de l’Artemisia est un réseau mondial à vocation humanitaire permettant une meilleure connaissance des plantes médicinales (notamment Artemisia annua et afra) pour lutter contre le paludisme et autres pathologies avec une approche One Health (santé humaine, animale et environnementale) en favorisant le développement micro-économique par la création de filières locales et durables. OUI, mais pour dire cela, ce serait intéressant de disposer de données probantes, à savoir des essais cliniques bien faits : il n’en existe pas… donc il faut ruser et comment ?
Acte 1 : un commentaire dans le JAMA
Sur le site, nous pouvons lire : La prestigieuse revue scientifique internationale JAMA (Journal of the American Medical Association) a publié le 26 mars 2025 un article soutenant que l’Artemisia annua, sous sa forme de plante entière, pourrait offrir une réponse efficace et durable à la résistance aux médicaments antipaludiques. Un grand moment pour la communauté des chercheurs sur l’Artemisia ! La lettre est une réponse à un court article sur la résistance de l’artémisine chez des enfants ougandais. Une phrase sans aucune preuve a été glissée : ‘We have shown that the plant is safe, works as well as or better than the artemisinin extracted from it as a pharmaceutical, and seems to be more resilient to the inevitable rise of drug resistance.’ Où sont les preuves ?
Acte 2 : tromper Le Monde pour publier une tribune
Sur leur site, ils expliquent qu’une tribune a été publiée par Le Monde (25 avril 2025) avec le titre : Une plante peu onéreuse pourrait être une réponse face aux formes résistantes du paludisme. Les signataires de la tribune du monde sont ici, et vous constaterez que très rares sont ceux qui ont une compétence en maladies infectieuses…. Des guignols ? Comment Le Monde a-t-il pu se faire piéger et ne rien corriger ? La Tribune a un appel : il est temps de financer un essai clinique international sur l’efficacité de la plante entière Artemisia contre le paludisme, pour asseoir la certitude scientifique nécessaire à sa diffusion à grande échelle. Mais qui pourrait financer, avoir un accord d’un comité d’éthique, etc…. Surtout pas les chercheurs de la Maison de l’Artemisia qui ont déjà commis des fraudes lors d’essais cliniques. Ce sera discuté lors du 1st Symposium on Artemisia a One Health plant (octobre 2025) en Tanzanie ! Ci-dessus une capture d’écran du site du symposium annonçant 5120 publications sur l’artemisia, etc… !!!
Acte 3 : Un communiqué de l’Afis
L’association française pour l’information scientifique a publié une mise au point documentée et facile à lire dont je reprends un extrait : Parallèlement, des préparations non pharmaceutiques à base de feuilles d’Artemisia sont mises en avant. Ces formes non pharmaceutiques d’Artemisia peuvent être des jus produits à partir de la plante, des tisanes élaborées à partir de feuilles séchées ou encore des feuilles sèches en poudre à ingérer. Leurs promoteurs leur attribuent une efficacité équivalente à celle des traitements pharmaceutiques. Mais ces préparations sont strictement proscrites par l’OMS et, en France, par l’Académie nationale de médecine. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, il est impossible de savoir quelle quantité du principe actif est réellement ingérée : la variété précise de la plante utilisée, le lieu de la culture, la période de récolte, le procédé de séchage, les modes de conservation sont quelques-uns des nombreux paramètres qui vont influencer la teneur en artémisinine. En infusion, la température de l’eau va également influer. Ceci conduit à des doses souvent insuffisantes mettant en danger ceux qui ont recours à ces produits devenus alors inefficaces (car sous-dosés), favorisant alors le développement de résistances. Par ailleurs, ces préparations ne contiennent qu’un seul principe actif contre le paludisme (monothérapie), autre facteur majeur d’apparition de résistance.
Les signataires sont un collectif non engagé dans des recherches académiques responsables.