Comme certains d'entre vous m'en ont fait part, les sollicitations pour être membre de comité de rédaction de journaux biomédicaux sont très nombreuses…. et j'en reçois tous les mois.
Dans le domaine de la formation continue, je viens d'être contacté encore deux fois ce mois de mars, notamment pas un éditeur que je ne connaissais pas, Dove Press J'ai refusé car la plupart de ces boards sont fantômes : il faut attirer des leaders, avoir leur nom sur une liste et ensuite attirer des articles…. sans bien préciser les accords financiers du rédacteur en chef et de la maison d'édition.
Pour BioMedCentral qui m'a contacté, j'ai posé quelques questions, et je vous conseille d'avoir une situation claire avant d'accepter les sollicitations :
" What is the task of the editorial board? Do we have to attend webinars, to propose editorial guidance, to suggest reviews, to act as reviewers, etc….. Who are the chief editors? Did you prepare a job description for the board? Who will choose referees? Does board members will be solicited to submit papers? What are the financial agreements between the publisher and the editors? "
2 commentaires
BioMedCentral semble un éditeur sérieux, même si je pense que la politique commerciale est une des explications de l’inflation du nombre de revues. La même remarque s’applique aussi aux grands éditeurs classiques.
Pour revenir au sujet, il faut revenir au modèle de fonctionnement :
– les auteurs payent pour publier,
– les éditeurs augmentent la surface de vente (le nombre de journaux).
– les éditeurs assurent la publicité de leur espace de vente (comité éditorial crédible, diffusion du journal, et parfois indexation)
– les éditeurs souhaitent attirer le plus grand nombre d’auteurs-clients.
– L' »open access » n’est ici qu’un argument publicitaire, politique, mais aussi commercial en opposition aux abus du secteur classique de publication.
La publication numérique est l’avenir et certains éditeurs classiques continuent d’appliquer des tarifs prohibitif à la publication, s’adjugeant les droits d’auteurs, alors que la lisibilité et la diffusion des revues sont toujours plus défaillantes. J’ai perdu un numéro d’une revue pour laquelle je suis abonné… Je peux l’acheter à 80% du prix de l’abonnement annuel. Le simple téléchargement d’un article est facturé parfois jusqu’à 50$. Il n’est donc pas étonnant que le modèle « open access » se développe, avec ses escrocs scientifiques.
Faut-il dénoncer les abus… Oui bien sûr !
Maintenant prenons l’édition scientifique classique.
– Un responsable de collection offre une publication a son ami (car celui est aussi expert d’une agence gouvernementale chargée d’évaluer son labo), il en offre un autre à son sous-chef qui couvre ses malversations (surtout que le manuscrit a été de multiples fois refusés ailleurs…).
– Un grand éditeur demande à chaque auteur de lui fournir une liste d’experts potentiels. Et bien évidemment pioche dedans. Dois-je indiquer que certains labos sont organisés en réseaux : nous publions à deux labos, le troisième nous expertise et vice-versa…
– Un éditeur se débarrasse de l’expertise d’un article en l’attribuant à un de ses thésards, ou à l’ennemi de l’auteur…
Lecteur régulier, j’ai envie de dire que toute le secteur de publication est en crise ou évolution. S’en sorte quelques revues autant classiques qu' »open access », mais que la publication d’un article scientifique est de moins en moins un gage de qualité en dehors de quelques revues.
Bien d’accord sur vos remarques… qui confirment les thèses de Richard Smith dans sont livre ‘The trouble with Medical Journals’. A noter que R Smith collabore avec certains journaux de BioMedCentral.
Si BioMedCentral semble sérieux, il faut savoir que ces journaux ont été rachetés par un éditeur classique, Springer Verlag en 2009… attendons de voir comment le nouveau propriétaire va influencer la stratégie