Le BMJ du 16 octobre 2010 publie une prise de position basée sur les expériences de la rosiglitazone (Avandia), en disant qu'il s'agit de l'histoire du rofecoxib (Vioxx) de 2005 qui se repète, et que les rédacteurs de journaux n'ont pas réagi apres Vioxx. Néanmoins, tous les guidelines et codes de bonne conduite existent sans être suivis……C Del Mar, d'Australie, resume ainsi les positions de Steinbrook et Kassirer :
- the definition (currently ambiguous) of “full access to data” for the authors should be cleared up;
- one author in the team should be truly independent of any pecuniary interest in the product and act as guarantor;
- data must be available to editors in case of future concern, (something hopefully rarely exercised); the responsible author should be prepared and able to provide the data to the journal…..and after publicationm perhaps 5 years,
- there would be consequences after publication if data were found to have been misleadingly provided (presumably retractions and public disgrace).
Bel argumentaire accompagné de 3 commentaires dans le même numéro : C Del Mar, N Freemantle, Couts G. Intéressant, mais croire que les journaux vont pratiquement réanalyser les essais industriels me semble naïf….Les opinions sont variées, en disant que ce n'est pas si simple, et que les facteurs sont multiples : carrière des auteurs, que la collusion entre les acteurs (auteurs, investigateurs, industrie) n'est pas évidente,….
Dans ce même numéro du BMJ, l'histoire d'un antidépresseur dont 74 % des données n'avaient pas été publiées….et qui ont été réanalysées, changeant totalement les données d'efficacité…. très mauvais exemple pour l'industrie qui a caché ces données…..
Steinbrook R, Kassirer JP. Free the data. BMJ 2010;341:811-812,
4 commentaires
Je me demande si comme pour les essais cliniques en cours qui sont déposé dans des « dépots » clinicaltrial.gov par exemple. Il ne faudrait pas que les raw data soient aussi déposées à la fin de l’étude dans un dépot des résultats des essais cliniques. Avec un accès restreint (éditeurs, reviewers, et autorité de régulation) pendant un ou deux ans jusqu’à ce que la publication soit faite et ensuite ouverture pour la communauté scientifique permettant de faire des méta analyses de qualité et non biaisées. Je suis un grand rêveur…
Merci pour ce commentaire qui va dans le sens de l’histoire. Ceux qui réfléchissent à l’article du futur ont envisagé ces possibilités, et nous l’avons évoqué http://www.h2mw.eu/redactionmedicale/2010/03/larticle-du-futur.html
De même, il y a des mouvements pour proposer des archives de raw data…mais cela prendra du temps. L’avenir vous donnera raison.
Toute petite précision pour la reboxetine, l’antidépresseur:pas d’approbation FDA, peu de pays concernés, pas disponible en France, faible part de marché. L’étude du BMJ ne revolutionnera pas les pratiques!
Merci pour le commentaire sur la commercialisation limitée de la reboxetine, ce que j’aurais dû mentionner. Les agences du médicament avaient été vigilantes, semble-t-il ?