Cette fois c'est le JAMA du 9 mars 2011 qui publie un bon article pour nous permettre d'enfoncer une porte ouverte. Il n'existait pas de données de qualité dans ce domaine.
La question : savoir si les méta-analyses de traitements pharmacologiques publiées dans des journaux biomédicaux avec un facteur d'impact supérieur à 10 rapportaient les liens d'intérêts des RCTs (Randomized controlled trials) inclus. Six journaux ont été sélectionnés (NEJM, JAMA, Lancet, BMJ, Annals, PLoS Medicine), la base Cochrane des revues systématiques et des journaux de 5 spécialités. Finalement 29 méta-analyses ont été incluses, représentant 509 RCTs.
Vous vous doutez du résultat : 2 méta-analyses rapportaient les financements des RCTs ; aucune ne rapportait les liens des auteurs des RCTs. Sur les 509 RCTs, 318 rapportaient les sources de financements dont 69 % financés par l'industrie pharmaceutique ; sur les 132 RCTs rapportant les liens d'intérêts des auteurs, 69 % étaient écrites par au moins un auteur ayant des liens avec des industries. Conclusion : les liens d'intérêts des auteurs de RCTs et les financements de ces RCTs sont très rarement détaillés dans les méta-analyses sur ces RCTs.
Si CONSORT demande aux auteurs de RCTs de déclarer leurs liens d'intérêts, les recommandations pour faire des méta-analyses (PRISMA), et les grilles pour évaluer les méta-analyses (AMSTAR) doivent être actualisées sur ces points.
Roseman M, et al. Reporting of conflicts of interest in meta-analyses of trials of pharmacological treatments. JAMA 2011;305:1008-1017.