Il s'agit de l'une des questions posées par les rédacteurs des Annals dans un éditorial du 7 juin 2011. Ils connaissent très bien la question. Par le titre "Trustworthy clinical guidelines", ils reprennent les démarches de l'Institute of Medicine. Outre ces interrogations cet éditorial insiste sur la politique des Annals, et de l'American College of Physician : deviennent-ils le Journal des guidelines ? Est-ce que les guidelines aident les praticiens, ou est-ce que leur nombre et propositions parfois divergentes aident les praticiens ?
Les Annals ont publié et continueront à publier des recommandations provenant d'origine diverses. Par exemple, ils publient des recos "non-US-centered" en faisant la part belle au National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE). Dans le même numéro des Annals, 2 articles en plus de l'édito : 6 pages sur les méthodes de NICE, et 11 pages sur les évaluations coût-efficacité de NICE... Impressionnant… d'autant plus qu'ils ont publié 2 autres articles le 3 mai 2011 : "Individualized guidelines: the potential for increasing quality and reducing costs" et " Improving practice guidelines with patient-specific recommendations".
Ils réaffirment qu'ils veulent publier des recos de qualité, et précisent leurs instructions : les soumissions sont faites au moins 3 mois avant la communication des recos ; parmi les auteurs, l'un au moins était dans le groupe qui a développé les recos ; les critères de IOM sont respectés ; ils préparent des résumés dans un langage pour le public, et ces résumés sont sur leur site web. Rappelons nous qu'en terme de qualité rédactionnelle, les Annals sont probablement le meilleur journal…. les auteurs ayant publié dans les Annals vous le diront, et aller vous plonger dans l'excellent livre de T Lang à ce propos.
Ils regrettent que si l'on applique les critères de l'IOM, la plupart des recommandations sont "Untrustworthy".. donc de mauvaise qualité.. Voir le tableau des critères ci dessous
Merci au confrère qui m'a signalé ces informations.
Laine C et al. Trustworthy clinical guidelines. Annals of Internal Medicine 2011;154,774-775.
Un commentaire
Bonjour Professeur
Trop de recommandations tuent la recommandation?
D’autant plus que les évaluations faites de leur application en médecine praticienne ne sont pas plus exemptes de biais que leur rédaction.
L’actualité vient nous rappeler que nul n’est parfait, pas plus ceux qui sont censés les appliquer que les experts qui les rédigent.
J’ai écrit un post à ce sujet (qui s’inspire de votre post du 30 juin):
http://philippehavinh.wordpress.com/2011/07/04/adherence-to-guidelines-over-estimation-due-to-social-desirability-bias/
Merci pour votre Blog
Bien cordialement