Melissa Sweet, de Sidney, nous explique dans le BMJ que le journal Australian, dans sa rubrique "Health of the Nation" du 15 octobre 2011 a publié des positions d'experts lors d'un meeting de santé publique. Le programme attaqué "Si j'étais ministre de la santé"… C'est un projet entre des journalistes et Australian Medicines Industry, l'organisation représentant l'industrie pharmaceutique. Nombreuses ont été les réactions des journalistes, des experts, de la rédaction du journal pour expliquer qu'il n'y avait aucun biais et que les prises de positions étaient indépendantes des supports financiers. Tout était transparent : la critique est acerbe, sans apporter de preuves…
Un autre article aurait des publicités pour l'industrie pharmaceutique (pas de médicaments), mais je ne les ai pas vues : j'ai eu une pub en français pour acheter une voiture… Je suis allé lire les rubriques et je n'ai pas trouvé de biais… Le repproche est l'origine du financement, comme au vieux temps de la prohibition… que l'on voit arriver en France dans ces domaines… avec les risques que l'on observe déjà : les bons experts laissent écrire et parler les mauvais.
La semaine suivante dans le BMJ, attaque des prohibitionnistes sans avis contradictoire des défenseurs ! Une page et demi pour Ray Moynihan, Australie, pour attaquer le sponsoring des journalistes par l'industrie… Attaque facile, avec ses arguments, mais un débat contradistoire serait plus éthique.
Sweet M. Experts criticise industry sponsorship of articles on health policy in Australian newspaper. BMJ 2011;343:d6903.
Moynihan R. Is journalism the drug industry's new dance partner? BMJ 2011;343:d6978.
3 commentaires
Je suis, pour une fois, en désaccord avec vous.
Je l’avais déjà été lors de votre billet (post) sur le prix de la presse médicale dans lequel vous ne mentionniez pas assez que la majorité de ces journaux n’en sont pas mais des organes de Big Pharma. Vous voulez des preuves ? J’en ai tellement…
Une majorité de journalistes dits médicaux recopient ce qu’ils ont entre les mains sans exercer leur esprit critique et, quand ils tentent de l’exercer, ils se font censurer, voire virer.
Chaque fois que je m’intéresse à un dossier expertal officiel, tel le cancer du sein ou la vaccination contre la grippe, et que je cherche par moi-même je suis surpris de la mauvaise foi expertale officielle que je ne peux m’expliquer que par deux raisons non exclusives : la corruption et / ou l’incompétence.
Mais il serait bon d’en discuter plus avant de façon plus détaillée.
Bien à vous.
Bonjour,
le désaccord n’est pas certain : des journaux sont effectivement sous influence. Sur les 400 supports de presse recensés par le SPES en France (dont 130 internet exclusivement), la plupart sont des propriétés de sociétés savantes qui ont une éthique reconnue. La dérive ne concerne que quelques supports, et il faudrait apprendre l’analyse de littérature et l’esprit critique aux médecins d’urgence. La plupart des experts ne sont pas corrompus, heureusement, mais beaucoup ne veulent plus collaborer avec des institutions et c’est regrettable.
Le rédacteur de Australian a eu un droit de réponse dans le BMJ (ce que n’auraient pas fait des journaux comme La Revue Prescrire, par exemple). Il réfute les accusations, et certains de ces arguments montrent une mauvaise foi des accusations. Chacun a son opinion, mais nous lecteurs, comment avoir notre opinion : les points de vue en défense sont au moins publiés par le BMJ
Voir http://www.bmj.com/content/343/bmj.d7725
H Maisonneuve